A Lifou, le tourisme lié aux croisières doit s’adapter

Décidément la croisière ne s'amuse plus. Stoppés par le Covid-19, les paquebots ne paraîtront pas de sitôt dans les eaux calédoniennes. A Lifou, le tourisme de croisière était une activité dynamique. Le coup d'arrêt est violent. Mais l'après crise sanitaire fait déjà l'objet d'une réflexion
D’ordinaire le vendredi, la baie du Santal voit arriver dans ses eaux un navire de croisière. Mais rien de cela ce 8 mai, comme les autres jours de la semaine d’ailleurs, depuis fin janvier, date du dernier toucher d’un paquebot.
A Easo, le site qui accueille depuis 1995 les milliers de touristes venus de la mer, est désert. Pressées par le Covid-19, toutes les activités se sont arrêtées. 
 

Un coup d’arrêt

« Onze salariés qu’on a mis au chômage partiel et 140 prestataires de service, à savoir les transporteurs, les mamans à l’artisanat, les mamans à la cuisine et puis les parcours pédestres, les personnes responsables des structures touristiques de l’accueil » explique Josiane Kaemo, la gérante de Mejine Wetr, la société en charge de l’accueil des croisiéristes.
Le manque à gagner estimé est de soixante millions de francs CFP. Comme son nom l’indique, Mejine Wetr est une structure du district de Wetr. A l’initiative de son grand chef feu Paul Clément Sihaze, elle a pour ambition de développer le tourisme de croisière en s’appuyant sur ses autorités coutumières, sa population et ses richesses naturelles et culturelles. 
 

Miser sur le tourisme de proximité

En vingt-cinq ans, c’est une véritable activité qui s’est développée. Le coup d’arrêt infligé par le Covid-19 oblige aujourd’hui Mejine Wetr à revoir son coeur de cible. Pourquoi pas travailler le tourisme de proximité, ou comment amener les Calédoniens à découvrir d’autres aspects de leur propre pays ? 
« On propose déjà des packages dans nos fêtes événementielles. Et ce qui manque aussi ici dans les îles, ce sont les activités. On a des personnes qui font des activités, nous avons aussi des prestations traditionnelles aussi à proposer. Il suffit d’avoir une structure qui permet de coordonner le tout » explique Josiane Kaemo qui se dit confiante pour l’avenir. « Et puis, en restant à rien faire, on va jamais y arriver » confie-t-elle dans un sourire. 
En attendant le retour des croisiéristes, le chantier des nouvelles structures d’accueil se poursuit à Easo. 
De son côté, la société Mejine Wetr profite de cet arrêt forcé pour mettre une partie de son personnel en formation. C’est donc une année de tous les défis pour cette société qui génère 300 millions de chiffre d’affaires annuel. 
Le reportage de Thérèse Waïa et Philippe Kuntzmann. 
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