Les jurés viennent de rendre leur jugement dans l'affaire de viol qui a eu lieu en septembre 2018 à Lifou. L'accusé est condamné à sept ans de prison.
Alix Madec (S.C.) •
Aux assises, la décision des jurés vient de tomber. Sept ans de prison, une inéligibilité de cinq ans et une inscription au fichier judiciaire des auteurs de violences sexuelles. Dans le box des accusés, un homme de 31 ans, poursuivi pour le viol d'une institutrice. Pour rappel, les faits se sont déroulés dans la nuit du 19 au 20 septembre 2018, à la tribu de Luecila à Lifou. D'après son avocat, l'accusé pourrait faire appel.
Une position sociale qui donne du pouvoir
La journée a débuté avec la plaidoirie de Maître Laure Châtain, avocate de la partie civile, qui a mis en lumière la position sociale de l'accusé, responsable coutumier et fils d'un grand chef de Lifou. Une position qui selon l'avocate donne un pouvoir particulier à cet homme de 31 ans, qui je cite « à la grosse tête » et qui a « menti à toutes les étapes de la procédure ».
La notion de consentement
L'avocate générale a, quant à elle, souhaité rappeler que le viol était un crime. Et affirme que la question principale dans ce dossier porte sur la notion de consentement de la victime. Car les faits de viol sont avérés : les analyses médicales l'attestent. Le ministère public a ensuite affirmé que dans l'état semi-comateux dans lequel se trouvait la victime, elle n'était pas en mesure de donner son consentement potentiel. Elle a requis une peine de 9 ans de prison.
Méprise
De son côté, Maître De Greslan, avocat de La défense, l'assure: il s'agit d'un malentendu. « L'auteur s'est mépris, ou a pu se méprendre, sur les intentions de la victime.» Elle avait, selon l'accusé, lancé une invitation en disposant un matelas dans le salon, pour qu'il s'y repose. Le conseil de l'accusé le martèle: il y a eu viol, mais pas intention de viol. Il avait demandé l'acquittement de son client.