Deux ans et demi que la corne d’un paquebot n’avait pas répondu à une toutoute d’accueil à Lifou. Deux ans et demi que le quai n’avait pas résonné des martèlements du tchap des danseurs habituellement sollicités en pareil occasion pour accueillir les voyageurs. Mais finis, les longs mois de pause imposés par le coronavirus, c'est reparti pour le tourisme de croisière.
C'est dans la magnifique baie de Easo, dans le nord de l'île, qu'un paquebot a jeté l'ancre ce mardi 8 novembre au matin. A son bord, pas moins de 2 500 croisiéristes. Par convoi de chaloupes sous le beau soleil des Îles, ils ont gagné Drehu pour quelques heures, sourire aux lèvres et prêts à engranger un maximum de souvenirs.
La Nouvelle-Calédonie figure parmi les derniers territoires qui ont rouvert leur portes au tourisme de croisière, après les longs mois de paralysie pour cause de crise Covid. La décision ne date que du mois de septembre et l'ouverture à proprement parler a été prononcée le 4 octobre par communiqué du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et cette escale avait déjà été programmée mais n'avait pu être tenue. Après un touché célébré en grandes pompes à Nouméa, le ballet des croisiéristes en Nouvelle-Calédonie reprend donc vers les Îles. Et c'est de toute la planète qu'ils ont débarqué, heureux du bol d'air chaud et salé qu'ils vont prendre avec l'"escale Easo".
Au menu, des visites de la maison de la vanille et de son exploitation, une randonnée sur le sentier des géants, des balades sur l'eau et tout au long, des pauses dégustations proposées avec des produits frais. De quoi ravir ces visiteurs d'un jour. Parmi eux, l'un a déjà fait le déplacement six fois sur Lifou. Il se rappelle sûrement du sens de l'hospitalité et de l'accueil de l'île. Un coco, des instruments, une chorale, un air de tradition et voici le croisiériste en terre inconnue... Dans l'ambiance du coin.
Des prestataires de musique, des guides de visite, des conducteurs de rando, des restaurateurs... Une croisière de 2 500 touristes, ça se prépare. Et ils sont là, prêts à chouchouter le visiteur. Le tourisme de croisière représente une manne non négligeable pour les familles qui réussissent à se glisser dans l'important tissu économique qui se met en place en vue de l'accueil des paquebots. Une manne non négligeable non plus, pour les comptes du tourisme. L'activité "tourisme de croisière" a brassé 200 millions CFP en 2019. La crise a imputé ce chiffre de soixante millions. Avec ce retour, c'est peut-être aussi le retour de beaux jours pour les acteurs du tourisme.