Au petit matin, les observateurs du RORC embarquent vers Ngöni, une réserve marine à Hunëtë, dans le nord-ouest de Lifou. Après des explications et l'installation du matériel de suivi, place à la l'immersion en apnée. "Ils déroulent le pentadécamètre (Ndlr : un ruban de mesure) pour bien savoir où vont être les comptages, détaille William Roman, biologiste marin. Le reste de l'équipe reste sur le bateau pendant ce temps pour éviter de perturber la faune. Puis deux compteurs de poissons iront à l'eau, et les autres feront les habitats et les invertébrés."
La quantité de poissons, les espèces, l'état des coraux : toutes les données sont minutieusement relevées. Les récifs coralliens de Drehu sont observés depuis une vingtaine d'années. "Ce qu'on voit ici, c'est qu'il y a énormément de nouveaux coraux qui s'installent chaque année. Ça nous montre qu'ils se régénèrent, et c'est une très bonne nouvelle", se réjouit Sandrine Job, coordinatrice du réseau de surveillance des récifs coralliens.
Les habitants partenaires
Pour ces observations, les scientifiques s'appuient sur les habitants. Un partenariat indispensable pour sensibiliser la population à l'importance des récifs. "Si je suis entré dans ce genre de structure, c'est pour préserver le lagon. C'est important que les jeunes de la tribu comprennent comment ça marche", pour Wazinë Awe, habitant de Siloam. Il faut "surtout protéger notre environnement, notre garde-manger. Pour ça, pas de secret", estime Jean-François Waheoneme, habitant de Hunëtë.
Les récifs coralliens de Lifou bénéficient d'un meilleur suivi : l'île compte dix-sept stations d'observation. Le dernier point d'étape datait de 2023 à Ngöni. L'état de santé du site était alors jugé comme "satisfaisant", "stable" depuis le démarrage du projet, en 2019.