Crash de Lifou : le rapport d’enquête confirme la piste de l'erreur humaine

Le bureau d’enquêtes et d’analyses a rendu son rapport sur l’accident d’un avion privé survenu en janvier, à Lifou. Parmi les facteurs évoqués : la consommation d’alcool et la faible expérience du pilote en vol de nuit. 
 
Dix mois après le crash du Mooney M20J, à Lifou, les conclusions du bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile viennent apporter quelques éléments pour comprendre les circonstances de ce crash, qui avait fait quatre victimes, dont un pilote et ses trois passagers. 
D’après le rapport du BEA, l’avion aurait décroché « en raison d’une gestion inadaptée de l’attitude », et « la hauteur atteinte n’a pas permis au pilote de récupérer le contrôle de l’avion ».
 

Plusieurs facteurs

Autres facteurs qui ont pu contribuer au drame : la consommation d’alcool et l’ambiance de fête, qui ont pu altérer le jugement et conduire à improviser un vol de nuit.
Le BEA évoque également la faible expérience du pilote en vol de nuit, en particulier dans des conditions d’obscurité profonde et des capacités visuelles du pilote dégradées, en raison de la faible luminosité ce soir-là.
 

Une licence de pilote depuis 2003

Propriétaire du Mooney M20J depuis quelques mois, le pilote était titulaire d’une licence de pilote privé depuis 2003 et totalisait 3 000 heures de vol, dont 42 h effectuées, « dans les trois derniers mois », toutes avec le même appareil, mais « aucune en vol de nuit ». Son ordonnance ophtalmologique indique une hypermétropie avec presbytie. « Deux conditions (qui) ont tendance à diminuer l’adaptation aux faibles luminosités en raison d’une dégradation de la capacité d’accommodation. »
Selon le rapport, « les témoins au sol indiquent qu’ils n’ont vu aucun phare ou feu allumé sur l’avion ». « Il leur a semblé que seule la cabine était éclairée. »
 

L’aviation civile touchée en plein coeur 

Au moment du drame, la Calédonie était en pleine période de fête. Ce monomoteur privé de quatre places s’était écrasé, dans la nuit du 3 au 4 janvier, vers 1 h du matin, dans la tribu de Hnathalo, près d’une habitation et non loin de l’aérodrome de Wanaham.
Trois agents de la direction de l’aviation civile faisaient partie des quatre victimes de ce crash. Le pilote était contrôleur aérien à l’aérodrome de Lifou depuis février 2018 et chef de l’aérodrome depuis août 2018.
Suite à ce crash, les vols de nuit sans instrument ont été interdits à Lifou, une interdiction qui court toujours aujourd’hui.

L'intégralité du rapport est à retrouver ici. 
Le point avec Brigitte Whaap