Au presbytère de Wedrumel, à Lifou, les habitants affluent pour se faire vacciner en ce vendredi, ce qui n'était pas le cas lors du premier passage de l'opération vacci'tribs début septembre. Cette fois, le petit chef et le diacre de la tribu ont fait du porte à porte pour informer chaque foyer. "Chaque famille a son rôle à jouer, assure Egömë Bako, un habitant de Wedrumel. Moi je me suis fait vacciner au mois de mai et ma femme et mes deux enfants se sont fait vacciner en septembre."
Une stratégie payante saluée et encouragée par le personnel soignant. Ce jeudi matin à Wedjumel, 83 personnes se sont fait vacciner dont plus de la moitié pour une première dose. Il y a trois semaines, ils étaient seulement 34 à se présenter. "Ils ont déjà entendu notre discours de soignants, mais je pense que d'avoir un autre discours des gens d'ici, plus proches d'eux, ne peut qu'aider pour convaincre les dernières personnes, détaille le docteur Maryline Brun, médecin référente vaccination à Lifou. Donc on a besoin de toutes les personnes motivées, les coutumiers et les religieux."
"Une situation très grave"
Les trois grands chefs ainsi que le président du conseil coutumier de l'aire Drehu appellent la population à se faire vacciner sans toutefois l'y obliger. "Aujourd'hui à Lifou, la situation est très grave avec le nombre de décès qu'on a, nous avons déjà enterré deux vieux, et ils sont quatre à attendre sur Nouméa", explique Roland Nyikeine, chargé de mission au sein du Conseil coutumier de l'aire Drehu. Plus de 50% de la population de Drehu a reçu la première dose.
Le reportage de Clarisse Watue :