Aux îles Loyauté, et plus précisément à Lifou et Tiga, on assiste à une recrudescence des évacuations sanitaires. Des patients souffrant de maladies chroniques se présentent au dispensaire dans un état grave, nécessitant leur transfert en urgence sur Nouméa. Une situation qui se complique avec les limites du pont aérien.
Des pathologies non soignées
Les évacuations sanitaires ont augmenté ces 15 derniers jours avec Lifou et Tiga. L’avion du SAMU en effectue huit à dix par semaine.
Une centaine de personnes ont dû être évacués sur Nouméa. Les patients en question souffrent de pathologies chroniques. En période de confinement, les malades ont tardé à se faire soigner. Conséquence, ils se présentent au dispensaire dans un état grave.
Un pont aérien insuffisant
Le dispensaire de Wé est confronté à un problème. Le pont aérien assuré par Air Loyauté est aujourd’hui insuffisant.
"Il y a des gens qui nécessitent des consultations spécialistes, il y a des gens qui nécessitent des opérations, il y a des gens qui nécessitent de faire leur chimiothérapie" explique Mélody Steffen, coordinatrice du dispensaire de Wé. "Toutes ces personnes là, on a du mal à les transférer sur le pont aérien parce qu’il est aussi utilisé par les urgences relatives du jour, et du coup c’est une perte de chances pour ces patients là parce qu’il n’y a pas assez de places, et qu’est ce qu’on en fait ? On est obligé de changer leur rendez-vous de place, de les retarder. Une chimio qui n’est pas faite à la bonne date c’est grave, ça aggrave le cancer".
Appel à reprendre les liaisons aériennes
Le personnel soignant tire la sonnette d’alarme. Il faut qu’Air Calédonie reprenne les liaisons aériennes. La direction de l’Action communautaire et l’action sanitaire de la province des Iles a signalé cette problématique aux coutumiers des trois îles.
" On espère qu’à tous les niveaux, on puisse permettre à la population de pouvoir vraiment se rendre sur Nouméa pour être soignée convenablement, et que toute la population, que ce soit des îles, dans le Nord, partout, puisse avoir les mêmes chances que la population qui est sur Nouméa" souligne marie-Rose Waïa, directrice de la Dacas.
Les rotations d’Aircal étant suspendues, certains patients refusent d’être évacués de peur de rester bloquer sur Nouméa.
Le reportage de Clarisse Watue et Philippe Kuntzmann