En 2020, alors que débutait la crise mondiale du COVID-19, Waehla et sa petite famille sont (re)venus s’installer à Drehu. Comme un retour aux sources, près de quatre décennies plus tard… Car après avoir vécu ses six premières années à Luecila, la professeure d’anglais à l’énergie communicative, également écrivaine et artisane, a grandi à Nouméa. C’est alors la période des Événements.
J’entendais beaucoup de choses mauvaises sur les Kanak. […] Je ne lisais rien sur ma culture, je n’avais aucun apport culturel, donc je pense que c’était naturel que je fasse un rejet et que je me mente à moi-même en me disant ‘je suis Kanak’... Mais tout ce que je faisais était occidental. [...] On était bombardés par des tas d’informations sur nous-mêmes, au point de ne plus savoir qui nous étions
Waehla Hotere
De cette période date pour Waehla la perte de l’usage du Qene Drehu. Sa réappropriation culturelle, la jeune femme va la vivre par étapes, à partir de la vingtaine. D’abord à Fidji, pour un service missionnaire bénévole ; une expérience qui contribuera à "décaper cette couche d’argile sur moi qui couvrait mon identité". Puis direction Hawai’i, où Waehla suivra à l’université un cursus pour devenir professeure d’anglais. Elle y côtoie les cultures du monde. C’est là également qu’elle rencontre Rika, d’origine maorie, son futur mari. Avec lui débute un dialogue enrichi constamment par les comparaisons et réflexions sur des contextes voisins, mais bien différents.
Ces dernières années, Waehla s’est mise à écrire des contes et aventures tirées de souvenirs d’enfance ou du partage des anciens, jusqu’à lancer sa propre maison d’édition fin 2020 (Ifejicatre). Un défi en forme de trait d’union : renouer avec le patrimoine drehu, tout en œuvrant à sa transmission pour les plus jeunes…