VIDÉO. À Lifou, la tradition des pirogues se transmet auprès des plus jeunes

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L’aventure de la Santal cup, prévue en fin d’année, prend forme à Lifou. Elle doit réunir des navigateurs de Fidji, Samoa et Lifou autour d’une course de pirogues traditionnelles. Mais avant de se lancer sur l’eau, il faut commencer par construire l’embarcation. Le chantier est en cours du côté de Xepenehe. L’occasion de transmettre aux plus jeunes les savoirs traditionnels.

Le nez penché sur leurs cahiers, des élèves de 4e au collège de Xepenehe ne perdent pas une miette de ce que leur raconte Lino Ijezie. Intarissable sur la vie d’autrefois, lorsque la pirogue rythmait la vie des habitants de Drehu. "Quand la grand-mère voit arriver la pirogue, elle descend avec une matraque parce qu'elle sait que le poisson est encore vivant, relate le jeune homme. C'est comme ça que faisaient les anciens : le poisson fumé ou le poisson vivant à l'intérieur de la coque."

Depuis trois semaines, les collégiens participent à la construction de la pirogue qui défendra les couleurs de Lifou lors de la toute première Santal cup, organisée à l’initiative de l’association Trois amis et du conseil d’aire. Pour cette dernière séance, l’association a réservé une petite surprise aux enfants : une pirogue de pêche, plus petite, mais déjà prête à être mise à l’eau.


Histoire et langues kanak

Ce moment de détente et de jeu sur le lagon turquoise donne des idées, à des collégiens moins déconnectés de l’actualité que l’on pourrait le croire. Cette tradition "s'était un peu perdue mais ils essaient de la faire revivre ici pour éviter de payer le bateau, le Betico et Air Calédonie", commente Charlotte, une élève.

La participation au chantier fait partie intégrante du projet de classe de ces 4e, mêlant histoire et enseignement des langues kanak. "Kötre pe, ça veut dire... Partir. C’est une pirogue, qui sert à faire la pêche", indique Etienne Hnawang, professeur de langue drehu.


Un chantier ouvert à tous

Le chantier permet d’aborder de manière concrète les notions étudiées en classe. Un objectif de transmission auquel tient particulièrement l’association Trois amis, qui espère que d’autres jeunes viendront se former. "Derrière tout ça, il y a beaucoup de valeurs (..). L’enfant de Lifou va être connecté avec la terre et son environnement", signale Lino Ijezie, membre de l'association.
"Trois amis" ouvre son chantier à tous, chaque mercredi et jeudi. Il doit encore durer quelques mois.