En guise de salle de projection, un ancien dock de rangement, à Tadine. C'est là que le Festival international du film océanien, le Fifo, "hors les murs s'est installé samedi. Jusqu'à mardi huit films seront projetés gratuitement.
Le Fifo c'est ça : cet échange de regards.
Walles Kotra, fondateur du Fifo.
Les deux premiers films ont été présentés samedi pour la première journée du festival, en présence de Walles Kotra, l'un des fondateurs du Fifo à Tahiti. "C'est intéressant ici à Maré de voir que les deux films qu'ils ont choisis pour relancer le Fifo sont ceux sur l'igname et sur Nidoïsh Naisseline. L'igname, c'est un symbole très fort de la relation en Mélanésie et Naisseline, c'est celui qui, reprenant le philosophe Levinas dit “mon identité, c'est mon prochain”. Le Fifo c'est ça : cet échange de regards."
Culture mélanésienne
Yam, quand l'igname raconte les hommes, le premier film diffusé, est un bon exemple de cette culture partagée par nos voisins de la Mélanésie, avec parfois certaines adaptations.
"Dans ce film qu'on vient de voir, les rapports sont différents. Même si c'est un élément fédérateur de la culture de la Mélanésie. Par exemple, aux Salomon, ce sont les femmes qui font les champs d'ignames, ce ne sont pas les hommes", réagit Emile Lakoredine, adjoint à la mairie de Maré.
Rôle pédagogique
Pour la municipalité, l'enjeu de ce festival est de donner une place prépondérante à la culture à Nengoné. Les films ne sont pas qu'une vitrine mais jouent un rôle pédagogique. "Le Fifo permet de voir qu'on n'est pas les seuls à vivre. Souvent, l'exemple des cultures extérieures peut servir aux populations d'ici", estime Maryline Sinewami, la maire de Maré.
Six autres documentaires, des débats et des interactions avec des réalisateurs sont au programme jusqu'à mardi.