C'est le livre le plus traduit après la bible : Le Petit prince. L'ouvrage de Saint-Exupéry a été traduit dans la langue de Maré. Il s'appelle Wa Toan et vient de paraître, en mai, en autoédition. Germaine Bishop, enseignante à la retraite, s’est attelée à ce travail de longue haleine. Cependant, le mot prince n’existe pas dans la culture kanak. "Pour traduire "prince", j'ai contextualisé le terme car, en Nengone, on a le grand chef, le chef de tribu. Toane est assimilé à un chef de tribu", explique Germaine Bishop.
Cette gymnastique entre deux langues et deux cultures a séduit Germaine Bishop. "Le problème de nos langues , c'est qu'elles ont été plus ou moins stabilisées au niveau lexical. Après on prend des mots d'emprunts, il faut la technique. Ça me permet d'enrichir le vocabulaire Nengone et ça m'a demandé un travail conséquent", commente l'ancienne enseignante de Maré.
Le Petit prince porte aussi des valeurs dans lesquelles Germaine Bishop se reconnait pleinement : "les valeurs d'humilité, de reconnaissance. Lui, Wa Toan, Le Petit prince, il est resté enfant dans sa tête, il fait attention à la fleur, le renard c'est pas forcément un méchant... C'est le respect envers l'autre. Respect et humilité, ce sont des valeurs Kanaks mais aussi des valeurs universelles", clame-telle.
Adaptation dans d'autres langues des aires coutumières
Publié en 1943, le Petit prince a déjà été traduit dans plus de 540 langues dont le futunien, le tahitien et le wallisien.
Le chef d’œuvre de Saint-Exupéry devrait être bientôt adapté dans des langues des sept autres aires coutumières kanak. L'académie des langues kanak, l'ALK en a recensé 32.
C’est en tous cas le souhait de l’association Présence Kanak. Un projet soutenu aussi par Marie-Lyne Sinewami, la maire de Maré, et le Grand chef de la Roche, Hippolyte Sinewami-Htamumu.
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