Peur du coronavirus aux Loyauté, escales de paquebot annulées

Les croisiéristes descendus à terre le 31 janvier, à l'île des Pins, étaient tenus de se laver les mains avec une lotion désinfectante.
Les croisiéristes persona non grata, ces temps-ci, à Maré. Une partie des habitants craint la propagation du coronavirus via des navires en provenance d'Australie. Des escales ont été annulées. Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie annonce avoir renforcé les mesures sanitaires pour les paquebots.
En ces temps de coronavirus, la population des Loyauté a montré son inquiétude à l'idée de voir débarquer, samedi et dimanche, des bateaux remplis de croisiéristes. A Maré, les Si Nengone étaient notamment sceptiques quant aux mesures sanitaires prises pour empêcher tout porteur de virus de monter à bord des navires en Australie. Le risque de dissémination en cas de toucher étant, selon eux, trop important. Cette semaine, une banderole «Stop aux paquebots» s'affichait par exemple à Wabao.
 

Suspension et discussion

Dans ce contexte, la société Nengone croisières faisait savoir jeudi en fin de journée que les prochaines escales sur Maré étaient suspendues. Et «un point d'étape de la situation ouvert à tous» était organisé ce vendredi, en fin de journée au marché de Wabao. 
Les précisions du maire de Maré, Pierre Ngaiohni, au téléphone de Malia Noukouan :

Coronavirus, Pierre Ngaiohni

 

Maintenu à l'île des Pins

Le Carnival spirit s'est rendu en revanche à l'île des Pins, ce vendredi. Aucun cas suspect à bord après contrôle de la DASS, faisait savoir l'un de ses relais calédoniens, ajoutant que l'escale a été maintenue avec des précautions. Comme la nécessité de se laver les mains avec une lotion désinfectante pour descendre à terre. Le navire doit faire escale à Nouméa lundi. En début de semaine, le groupe Carnival Australia se voulait rassurant en précisant le dispositif mis en œuvre pour prévenir la propagation du virus par voie de mer.  

«Cas suspect = on ne peut pas débarquer»

L'exécutif calédonien a enchaîné ce vendredi, en annonçant un renforcement des mesures sanitaires pour les paquebots. «Dans le cadre de l’alerte sanitaire internationale liée au coronavirus, le gouvernement tient à informer les compagnies de croisières qu’elles ne pourront débarquer aucun touriste sur le sol calédonien dès lors qu’elles auront identifié un ou plusieurs cas suspects de coronavirus à bord de leur navire», insiste le communiqué.
 

Pourquoi ?

«Cette décision est motivée par le fait que, sur un paquebot, il est pratiquement impossible d’établir une liste exhaustive des personnes qui ont pu entrer en contact avec le malade, précise-t-il. Le risque étant que des touristes infectés mais non malades puissent descendre à terre, développer les premiers signes de la maladie pendant l’escale et propager ainsi le virus en Nouvelle-Calédonie.»
 
Les croisiéristes descendus à terre ce vendredi, à l'île des Pins, étaient tenus de se laver les mains avec une lotion désinfectante.
 

Qu'est-ce qu'un cas suspect ?

«Si un passager malade présente de la fièvre, et/ou de la toux, et/ou des difficultés respiratoires, il lui sera obligatoirement posé deux questions. Dans les quatorze jours avant le début des signes :
• avez-vous séjourné en Chine, y compris à Hong-Kong ou Macao ?
• avez-vous été en contact avec une personne ayant séjourné en Chine ?»

Le gouvernement conclut : «Si la réponse à l’une de ces deux questions est positive, la personne risque d’avoir été infectée. La situation devra alors être systématiquement évaluée par le médecin d’astreinte de la DASS-NC qui pourra interdire le débarquement de tous les passagers et membres d’équipage du navire.»
 

Fausse alerte en Italie

Jeudi, près de Rome en Italie, le Costa Smeralda et les sept mille personnes qu'il transportait ont été bloqués à quai durant une douzaine d'heures : un couple chinois était suspecté d'être porteur du virus. Ce qui s'est avéré être une fausse alerte.
 

En Papouasie-Nouvelle-Guinée

Les Maréens qui ont exprimé leur crainte ne sont pas en tout cas pas les seuls à croire dans les mesures drastiques pour prévenir l’arrivée du virus. La Papouasie-Nouvelle-Guinée interdit désormais le pays à toute personne en provenance d’Asie. Jeudi, les autorités chinoises estimaient que l'épidémie de pneumonie virale avait fait dans le pays 212 morts et 8900 malades. Des chiffres suspectés d'être sous-estimés