Quatre semaines après les violences qui ont secoué Maré et précipité le départ de 140 personnes à Nouméa, la vie s'organise pour ces personnes. Elles ont été relogées, notamment à Magenta. C'est le cas des anciens propriétaires du gîte Sedai qui s'habituent tant bien que mal à leur nouvelle vie.
Mais pas facile de garder le moral quand on passe d’un cadre de vie idyllique aux Loyauté à une barre d’immeubles à Nouméa.
« Je ne peux pas supporter la ville. Généralement, quand on vient passer une visite médicale au Médipôle, le lendemain, on repart. On n’est pas habitués à rester dans un immeuble, on est habitués à aller aux champs » explique Suzanne Wadehnane.
Leur souhait le plus cher : avoir un bout de terre à cultiver pour eux et d’autres familles expulsées relogées dans les tours ; Jacques vient d’entreprendre des démarches dans ce sens. Et que les auteurs des violences à Maré soient jugés.
« On attend que la justice fasse son travail, parce que quand même, brûler des maisons, c’est quand même des crimes » rajoute Jacques.
Le regard s’embue et la voix s’étrangle quand Jacques se rappelle ce qu’il a perdu.
« On n’est pas habitué à des maisons comme ça. Nous, c’est la case. Tous les matins, j’étais habitué à donner vers 6 h 30 à manger au Napoléon. Et ça…. » Le reportage de Caroline Antic-Martin et Laurent Corsi
Une convention entre la SIC et la province des Îles
Une convention de partenariat a été signée le vendredi 27 novembre entre la province des îles Loyauté et la SIC pour le relogement des personnes évacuées de Maré.
Il s’agit de trouver des solutions provisoires pour permettre à ces familles d’être en sécurité et d’avoir rapidement un toit dans l’attente de l’évolution de leur situation.
Le loyer de trente-neuf familles évacuées sera pris en charge jusqu'au 31 mars par la province. Un nouveau point sera fait sur leur situation après cette date. La SIC de son côté a offert les logements jusqu’au 1er décembre.