Trois jeunes hommes ont été interpellés samedi, doivent être déférés ce lundi et sont appelés à comparaître demain mardi : ils sont accusés d'avoir agressé, blessé et volé le pharmacien d'Ouvéa.
Depuis le 18 mai, la seule officine d’Ouvéa reste portes closes, après que le pharmacien a été attaqué et cambriolé. Le professionnel de santé envisageait de rouvrir ce mardi, en espérant que ses agresseurs aient été "appréhendés" d'ici là. Et justement, dans un communiqué diffusé lundi 24 mai, le procureur annonce l’interpellation de trois jeunes hommes.
Selon les éléments de l’enquête qui sont fournis, ces trois auteurs présumés, dont deux viennent de la tribu de Mouli, sont âgés de vingt à 21 ans et déjà connus de la justice. Arrêtés samedi dernier en début d’après-midi, ils "ont reconnu leur participation aux faits en précisant qu’ils avaient consommé beaucoup d’alcool au cours de la journée", relate Yves Dupas. Des faits que la victime avait racontés à NC la 1ere.
"Pour de l'argent"
Selon le récit du parquet, il est environ 17h 30, mardi 18 mai, quand le trio aperçoit le professionnel de santé en train de rentrer chez lui et a l’idée de commettre un vol envers la pharmacie. Pour "avoir de l’argent". Un quart d’heure après, d’après leurs déclarations, ils franchissent le muret de la maison et se dirigent vers la terrasse. Le bruit fait sortir l’habitant des lieux, qui servent à la fois de pharmacie, et de domicile pour le pharmacien.
Sous la menace d'un sabre d'abattis
"Immédiatement, les trois auteurs portent des coups au niveau de la tête", rapporte le procureur. "L’un maintient la victime au sol, en lui plaçant un sabre d’abattis sur la gorge, tandis que les deux autres mis en cause s’emparent du fonds de caisse de la pharmacie (environ 200 000 CFP selon le plaignant), un téléviseur, un ordinateur, une trousse de toilette et des médicaments."
Un butin chargé dans le pick-up de l’homme pris pour cible, avec lequel les agresseurs s'enfuient. Le véhicule sera retrouvé accidenté, peu de temps après, à proximité de l’aérodrome, avec les objets volés. "Hormis la somme d’argent qui a été partagée entre les mis en cause".
L’examen médical du pharmacien qui avait été transporté sur la Grande terre à cet effet a mis en lumière de multiples lésions, souligne Yves Dupas. Notamment au niveau de la tête, avec un traumatisme crânien justifiant une incapacité totale de travail de quatre jours.
"Traumatisme de la victime et retentissement sur l'île"
"Au vu de la gravité des faits reprochés, ayant occasionné un traumatisme conséquent sur la victime et provoqué un retentissement certain sur l’île, les trois auteurs présumés seront déférés [ce lundi] après-midi au parquet", annonce le procureur. Ils devront répondre de leurs actes en comparution immédiate, dès ce mardi 25 mai.
A savoir le délit de vol accompagné de violences suivies d’une incapacité totale de travail n’excédant pas huit jours commis en réunion. Les trois jeunes hommes encourent jusqu’à dix ans d’emprisonnement. A noter que leur placement en détention provisoire jusqu’à l’audience est demandé.
"Initiatives" de la chefferie de Mouli
Le procureur de la République s’attarde sur un point : "La grande chefferie de Mouli a pris des initiatives pertinentes qui ont permis l’identification des trois auteurs, dans une démarche civique qui mérite d’être saluée."
Yves Dupas qui salue l'enquête efficace diligentée par la gendarmerie, plus précisément la brigade de Fayaoué et la section de recherches de Nouméa.