Ouvéa bénéficie désormais d'une nouvelle machine de désalinisation. Son coût : 70 millions de francs sur un financement État-commune. Un vrai plus pour le réseau d’eau potable avec une unité capable de produire des milliers de litres d’eau par heure. "On aspire l’eau de mer, explique Mickaël Wadjeno, responsable du service de l’eau de la commune d’Ouvéa. On la fait filtrer dans ce qu’on appelle des membranes. On a une production de 12 mètres cubes/heure. On a 12 000 litres par heure qui sortent de la machine. L’eau qui est filtrée à la sortie de la production, elle va dans un réservoir qui est pour le réseau de l’assainissement en eau. Ensuite, on descend aussi en bas dans des bassins de stockage pour la population qui n’est pas branchée."
L'eau potable coûte très cher
Ouvéa, qui rassemble 3400 résidents, doit compter sur elle-même en matière d’eau potable. Cette nouvelle machine devient la quatrième unité de désalinisation après la toute première de Wadrilla qui date de 2009, puis celle de Ognat dans le Nord et de Fayaoué dans le Sud.
Tout cela a forcément un coût estimé à plus de 2,5 milliards de francs selon le schéma directeur de la commune adopté à la fin des années 2000. Conséquence immédiate : l’eau potable coûte très cher. "Si on partait sur l’option d’aller pomper dans la nappe, on risque d’avoir de problèmes avec la nature : tout ce qui est au-dessus, indique Louis Waneux, secrétaire général de la mairie d’Ouvéa. On est parti sur l’idée de fabriquer notre eau. On va pomper l’eau de mer pour la transformer et avoir de l’eau douce. Ça a un coût énorme. Ce n’est pas le coût de l’eau en elle-même, c’est le coût des investissements."
Objectif : raccorder les trois quarts de la population
500 francs/ m3 à Ouvéa contre 190 francs sur Nouméa. Un tarif subventionné. Le vrai coût serait plutôt de 1700 francs le m3 sur la commune. Car il n’y a pas que la production, il y a aussi la distribution. Ouvéa est en chantier pour son réseau dans le Nord, entre l’usine d’Ognat et Gossanah. Et cela va durer un certain temps. "Nous continuons toujours l’ancien système, c’est-à-dire que les routes qui traversent les tribus, ce sont les premières à installer l’AEP (alimentation en eau potable) à faire bénéficier, éclaire Maurice Tillewa, maire d’Ouvéa. Pour les habitations qui sont un peu éloignées des tribus, nous continuons à mener l’ancienne politique c’est-à-dire installer des cuves à eau, des citernes d’eau et amener l’eau par les camions citernes pour desservir ces habitations-là."
Aujourd’hui, 500 foyers sont connectés. Dans ses prévisions les plus optimistes, Ouvéa espère raccorder au réseau direct les trois quarts de la population à l’horizon 2030-2035.