Incivilités, agressions, marché noir : les raisons de l'interdiction de la vente d’alcool à Ouvéa

Dès le 1er août 2021, la vente d’alcool sera interdite sur l'île d’Ouvéa. En cause, les agressions parfois dramatiques qui touchent la région. Zoom.

Les coutumiers d’Iaai disent stop à l’alcool. Soutenus par le maire de l’île, Maurice Tiléwa, ils ont décidé d’interdire la vente d’alcool dans les commerces à compter de ce dimanche 1er août et jusqu’à nouvel ordre. 

Incivilités, dégradations, agressions... à l’origine de l'interdiction
 

Une décision prise pour mettre un terme aux incivilités, dégradations, marchés noirs et agressions parfois dramatiques qui touchent l’île à cause de l’alcool, comme le précise Jean Amossa THIKON, président du conseil coutumier de l’aire d’Iaai : 

“Les jeunes en état d'ébriété caillassent l'infirmière, donc elle ne peut pas faire son travail. Il y a aussi un jeune en 2019 qui a été poignardé sur le parking d'un magasin d’alimentation.”

Il y a 10 jours, l’alcool était à l’origine de la mort d’un homme de 41 ans, un père de famille. Il a été victime, lors d’un mariage extrêmement arrosé, d’un violent coup à la tête. Il est décédé le 21 juillet dernier. L’auteur présumé a 20 ans, était très alcoolisé. Il encourt 20 ans de prison.

Les coutumiers constatent également la recrudescence d’un marché noir de vente d’alcool sur Ouvéa. 

Il y a les grands magasins d’alimentation qui pour épuiser leur stock vendent ça au marché noir. Tout en sachant que ces personnes qui viennent acheter en gros l'alcool chez eux n’ont pas de licence. On retrouve quelques marchés noirs, surtout au centre et dans le Nord.

Jean Amossa THIKON président du conseil coutumier de l’aire d’Iaai

Objectif : sensibiliser la population

Les coutumiers effectueront également une tournée d’informations dans les tribus pour sensibiliser la population sur les dégâts causés par la consommation excessive d'alcool. 

Nous allons dans les prochains jours former une équipe pluridisciplinaire pour faire de l’information en tribus. C’est un problème auquel il faut s’atteler, tous ensemble. Il ne faut pas que les parents baissent les bras. Il faut continuer à cadrer nos enfants.

Maurice Tiléwa, maire d'Ouvéa

 

Reportage de Clarisse Watue