Filariose à Ouvéa : la première campagne de traitement est "un échec"

Toute la population d'OUvéa doit être traitée pour la filariose pour éradiquer la maladie.
La première campagne de traitement annuel de la population d’Ouvéa contre la filariose vient de se terminer. Avec 20 cas positifs détectés depuis 2018, Iaai est le seul endroit où l’infection est présente en Calédonie. L’OMS recommande d’intervenir, mais il reste de grands efforts à faire pour convaincre la population.

La filariose est transmise par différents moustiques. Cette maladie peut altérer le système immunitaire et atteindre les reins et le système lymphatique. À Ouvéa, la première campagne de traitement des habitants contre la filariose vient de s'achever. Pour une réelle efficacité du traitement médicamenteux, il faut qu’une grande partie de la population le prenne en même temps. Et on en est loin, selon Marie-Rose Waïa, la directrice de l’action sanitaire à la province des Îles.

"C’est un échec par rapport à l’objectif qu’on devait atteindre, c’est-à-dire de pouvoir faire le traitement à 80% de la population d’Ouvéa, explique-t-elle. On est plutôt entre 20% et 25%. La préparation qu’on a effectuée pour cette campagne est une réussite avec la formation d'ambassadeurs qui viennent des tribus, avec des équipes qui ont été mobilisées, qui ont été formées. Au niveau de la logistique, on a été bien préparé mais la population n’a pas été au rendez-vous." Un retour d’expérience est prévu le 18 novembre. Il réunira les différents acteurs qui ont participé à cette première campagne.

Une deuxième dose l'an prochain

Les polémiques autour de la vaccination anti-Covid n’ont pas aidé à convaincre. Le fait que cette maladie irréversible ne soit que peu visible, non plus. Car la filariose est en majorité asymptomatique. On peut en être porteur sans déclarer de signes extérieurs. Le moustique pique alors cette personne infectée, et transmet la larve à une autre.

"On a pu constater que les écoles où on a eu à faire des interventions, avec un médecin et un infirmier, sont celles où il y a eu le plus de participation, poursuit Marie-Rose Waïa. On voyait que l’information n’était pas arrivée jusqu’à certaines personnes. On est en train de voir, pour l’année prochaine, si on peut faire carrément une communication tribu par tribu pour que l’information descende jusque dans la case." 

Le plan de traitement prévoit en effet une deuxième dose l’an prochain, à la même période, mais d’autres pourraient suivre selon le niveau d’adhésion de la population d’Ouvéa.