Violences faites aux femmes : comment sont accompagnés les victimes et auteurs dans les Loyauté?

Evelyne Wejieme, cheffe du service du service femme et famille à la province des Îles.
La Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes est célébrée ce vendredi 25 novembre. L'occasion pour les associations et les institutions de sensibiliser la population sur ce fléau qui touche une Calédonienne sur quatre. Un rendez-vous qui permet d’informer sur les dispositifs en place pour la prise en charge des victimes et auteurs en province des Îles.

Aux îles Loyauté, de plus en plus de femmes osent parler des violences qu’elles subissent. En trois ans, le nombre de victimes suivies par le service femme et famille de la province a doublé. De nombreux acteurs s’impliquent dans ce combat, notamment les coutumiers et les organismes religieux. Exemple de dispositif né grâce au partenariat institution/église : les eika de proximité.

"Sur Lifou, on en a deux, indique Evelyne Wejieme, cheffe du service du service femme et famille à la province des Îles. Sur Maré, on en a également deux. Sur Ouvéa, un. C’est un dispositif inter-partenarial composé de l’État, des comités paroissiaux, d’associations telles que SOS Écoute avec lesquels on travaille sur l’accueil en urgence des victimes de violences intra-familiales." L’an dernier, six adultes et sept enfants ont été accueillis dans ces eika de proximité.

"Il est important pour nous de suivre également les auteurs parce qu'eux aussi sont en mal. Ils sont aussi dans le besoin."

Evelyne Wejieme, cheffe du service du service femme et famille à la province des Îles.

Les institutions réfléchissent également à la mise en place d’un dispositif pour prendre en charge les auteurs de violences. Depuis 2021, ils sont suivis par des psychologues. "Suivre uniquement les victimes de violences intra-familiales ne règlent pas la question de la violence au sein du couple et de la famille, poursuit-elle. Il est important pour nous de suivre également les auteurs parce qu'eux aussi sont en mal. Ils sont aussi dans le besoin. Il est important de prendre en charge tous les acteurs et toutes les victimes de violences."

L’accompagnement des auteurs de violences, un point qu’approuve la Fédération föe ne Drehu. "Nous avions souvent travaillé avec un sociologue qui a souvent dit que l’apport professionnel n’est là que pour donner plus d’outils. Et pour que nous ayons la possibilité de mieux cerner le problème, de mieux l’étudier, fait savoir sa vice-présidente, Gabriella Wassaumie. Mais les solutions sont à la maison."

Lifou célèbrera la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes samedi.