Un mois après le passage de la dépression Oma sur Bélep, la population est toujours en attente des aides promises par l’Etat et le gouvernement calédonien. Huit habitations ont été détruites lors du passage du phénomène et de nombreux dégâts ont été observés sur l’agriculture.
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Au village de Wala, l’activité a repris, un mois après le passage d’Oma. Le phénomène cyclonique a longé les côtes de l’archipel le 19 février dernier. Des vents violents, accompagnés de rafales à plus de 140 à 150 km/h, ont balayé sur leur passage la végétation et quelques habitations ont été durement touchées. Les pluies diluviennes ont charrié des milliers de mètres cubes d’eau, détruisant les plantations des habitants de Dau’Ar *. « Çà a soufflé beaucoup », assure Dieudonné Douï, le 1er adjoint au maire de Bélep, « On a perdu l’habitude de voir passer un cyclone. Cela fait des années. Avant, les cyclones passaient vers le haut de l’île et continuaient leur route. Oma est arrivé et nous a frôlé ».
A plus de 10 mètres du rivage, la mer a enseveli la route jusqu’à atteindre les habitations et les cultures vivrières. « C’est dur de revenir comme avant. Mais on doit faire avec. Ce sont des calamités naturelles que l’on ne peut pas contrôler », se désole Gérard Wahoulo, le 2ème adjoint de la mairie de Bélep, « Ce n’est pas évident pour les gens. La vie continue et il faut tout reconstruire ».
Sur place, des vêtements, un peu moisis, étendus sur les cordes à linges. « J’ai perdu un congélateur et mon frigidaire », énumère le quadragénaire, « la chambre de mes quatre enfants a été soufflée par la force des vents ». Si la toiture de l’habitat a été entièrement détruite, Aimé Béalo a depuis, commencé à tout reconstruire. « J’ai mis des traverses. J’attends encore pour continuer les travaux comme je n’ai pas beaucoup de moyens ». Depuis un mois, il est logé avec sa famille chez sa mère. « On attend que l’on veuille bien nous aider. Mais je trouve que les aides promises tardent un peu », insiste Aimé Béalo, « C’est trop long ».
Sur la côte Est de l’île à Bwééo, les champs ont subi de gros dégâts. La mer a littéralement enseveli les plantations. Sur 15 mètres, l’eau de mer a balayé sur son passage les cultures de taros, de maniocs et d’ignames. Hélène Baoulo n’a rien pu faire face à la force du courant. « L’eau a carrément inondé les sillons d’ignames. Même les papayes ont été détruites. Quand çà s’est passé, je n’ai rien pu sauver. Je me suis retranchée dans ma maison ».
Dans le nord de l’île, à Sainte-Croix, Donatienne Dayé milite pour l’autosuffisance alimentaire. Très active, la quinquagénaire approvisionne en produits locaux la cantine de l’école du village. « Ici aussi, l’eau de pluie qui descend de la montagne a détruit mes sillons. Depuis un mois, je récupère ce que je peux et je continue à planter ce qui peut l’être », se désole l’agricultrice.
Depuis le début du mois, la mairie recense les demandes des agriculteurs. Près de 140 demandes ont été déposées. Les sinistrés doivent également déclarer leurs pertes et les dossiers seront envoyés sur Nouméa à la fin du mois.
* Dau’Ar, les Belep en langue nyelâyu, ce qui veut dire « iles du soleil ».
Le littoral défiguré
Un mois après, les stigmates du passage de la dépression sont encore visibles. Le littoral de la baie de Wala est totalement défiguré. La force des vents, ajoutée à la puissance des vagues, a détruit la côte. Par endroit, la montée des eaux a décroché des monticules de terre.A plus de 10 mètres du rivage, la mer a enseveli la route jusqu’à atteindre les habitations et les cultures vivrières. « C’est dur de revenir comme avant. Mais on doit faire avec. Ce sont des calamités naturelles que l’on ne peut pas contrôler », se désole Gérard Wahoulo, le 2ème adjoint de la mairie de Bélep, « Ce n’est pas évident pour les gens. La vie continue et il faut tout reconstruire ».
« J’ai tout perdu »
A la tribu de Sainte-Thérése, Aimé Béalo regarde avec tristesse son habitation principale entièrement détruite par la dépression. « Vous avez vu ma maison n’a plus de toit. Ici, j’ai tout perdu », confie le père de famille, « çà s’est passé très vite. Heureusement que nous étions dans notre habitation secondaire sur nos plantations à cause des lignes électriques au-dessus. Ce sont les gens qui nous ont averti que notre maison avait été détruite ».Sur place, des vêtements, un peu moisis, étendus sur les cordes à linges. « J’ai perdu un congélateur et mon frigidaire », énumère le quadragénaire, « la chambre de mes quatre enfants a été soufflée par la force des vents ». Si la toiture de l’habitat a été entièrement détruite, Aimé Béalo a depuis, commencé à tout reconstruire. « J’ai mis des traverses. J’attends encore pour continuer les travaux comme je n’ai pas beaucoup de moyens ». Depuis un mois, il est logé avec sa famille chez sa mère. « On attend que l’on veuille bien nous aider. Mais je trouve que les aides promises tardent un peu », insiste Aimé Béalo, « C’est trop long ».
« On attend toujours de l’aide »
Même scénario à Païromé, sur l’extrémité sud de la côte. C’est ici, sur ces terres agricoles, que s’est installé Paul Teanyouen et sa famille. « Notre habitation a été détruite des deux côtés. L’eau de pluie en grande quantité s’est infiltrée dans la maison et a tout ravagé. De l’autre côté, la mer est venue lui donner un coup de main. C’était terrible », confie ce patenté, « C’est très dur. On se relève petit à petit. Mais aujourd’hui, on attend toujours de l’aide ».Les plantations particulièrement touchées
Sur l’archipel, la Mairie a recensé huit habitations entièrement détruites sans compter les annexes qui servent généralement, dans les îles, d’installation de cuisine ou de douche extérieure.Sur la côte Est de l’île à Bwééo, les champs ont subi de gros dégâts. La mer a littéralement enseveli les plantations. Sur 15 mètres, l’eau de mer a balayé sur son passage les cultures de taros, de maniocs et d’ignames. Hélène Baoulo n’a rien pu faire face à la force du courant. « L’eau a carrément inondé les sillons d’ignames. Même les papayes ont été détruites. Quand çà s’est passé, je n’ai rien pu sauver. Je me suis retranchée dans ma maison ».
Dans le nord de l’île, à Sainte-Croix, Donatienne Dayé milite pour l’autosuffisance alimentaire. Très active, la quinquagénaire approvisionne en produits locaux la cantine de l’école du village. « Ici aussi, l’eau de pluie qui descend de la montagne a détruit mes sillons. Depuis un mois, je récupère ce que je peux et je continue à planter ce qui peut l’être », se désole l’agricultrice.
Depuis le début du mois, la mairie recense les demandes des agriculteurs. Près de 140 demandes ont été déposées. Les sinistrés doivent également déclarer leurs pertes et les dossiers seront envoyés sur Nouméa à la fin du mois.
Le problème de l’eau
Sur l’île, l’aide peine à arriver. A ce jour, seule une tonne d’eau a été approvisionnée par le gouvernement, entièrement destinée aux enfants des écoles du village de Wala. Sur place, la consommation de l’eau courante est déconseillée par les autorités municipales car non-potable. « Les gens doivent bouillir l’eau avant de la consommer », insiste Gérard Wahoulo, le 2ème adjoint de la mairie de Bélep. Le bassin de Naouni, réalisé au début des années 90, a subi des infiltrations avec le passage de la dépression. « La chloration de l’eau n’est pas bonne », assure l’élu, « Une maintenance est effectuée depuis afin que cette eau retrouve sa potabilité. Çà prend du temps. On peut dire que cette semaine, tout rentrera dans l’ordre ». Selon les autorités locales, les premières aides sont attendues dès le mois d’avril, au grand désespoir d’une population totalement enclavée et isolée du reste de la Calédonie.* Dau’Ar, les Belep en langue nyelâyu, ce qui veut dire « iles du soleil ».