En 22 recommandations, et presque autant de rappels à des obligations juridiques, la chambre territoriale des comptes dresse un tableau peu glorieux de la gestion municipale de Belep entre 2010 et 2013 : règles comptables pas respectées, gestion budgétaire à vue, et empreinte d’un certains amateurisme…
Un recours aux dépenses exceptionnelles jugé abusif
Le rapport d'observations définitives que la CTC a rendu public ce lundi 22 mai pointe par exemple le recours abusif aux dépenses exceptionnelles. Signe « d’une préparation budgétaire et/ou d’un fonctionnement comptable déficients ». Plus de douze millions de francs de cotisation Cafat ont ainsi été payées en 2012.
Une politique d’investissement estimée trop ambitieuse
La chambre décrit des pratiques administratives archaïques. Comme le suivi des ressources humaines qui est encore assuré manuellement sur papier ou document Excel. Mais surtout, la CTC montre, voire dénonce, une politique d’investissement trop ambitieuse de l’ancienne équipe : 233 millions de francs entre 2010 et 2013, sans prévision de financement sérieuse.
La commune payait trop de services sans recettes équivalentes
Gestion aléatoire aussi, en matière de fonctionnement. Globalement, la commune a eu tendance à prendre à sa charge beaucoup de services sans prévoir les recettes qui devraient aller avec. C’est le cas des ordures ménagères, du transport scolaire ou encore de la cantine. Celle-ci coûtait environ 14 millions de francs à la collectivité, pour des recettes perçues de seulement quelques milliers de francs.
Jusqu'à 23 agents municipaux pour 843 habitants
Enfin, le rapport pointe un ratio très élevé d’agents communaux : jusqu’à 23 pour seulement 843 habitants ! Dont deux agents détachés sur les communes de Koumac et du Mont-Dore, auprès des nombreux habitants de Belep installés sur la Grande Terre. Conséquence : fin 2013, le déficit de la commune s’élevait à 88 millions de francs.
La situation se rétablit depuis 2014
Ce rapport se termine toutefois sur une note positive. La chambre territoriale des comptes note un rétablissement de la situation à partir de 2014. Une politique volontariste de baisse des dépenses d’investissement et de maîtrise des dépenses de fonctionnement qui doit être poursuivie, selon la CTC.