Municipales : les enjeux à Belep

Pas toujours facile de se rendre dans l’archipel de Belep, situé dans l'extrême Nord de la Nouvelle-Calédonie. Souvent les rotations aériennes ou maritimes sont annulées à cause de mauvaises conditions météorologiques. Comment les habitants font-ils face à cette situation ?
Avec neuf passagers à bord, le Twin-Otter est complet. Après trente minutes de vol, l’avion se posera sur la piste d’atterrissage en exploitation de transport public la plus courte de France : 600 mètres de long et 16 mètres de large. 
 

L’avion quand les conditions le permettent

Le commandant de bord a dû passer une qualification particulière pour se poser à Belep. Depuis un an, il fait le voyage aller-retour Koumac-Belep quatre fois par semaine quand la météo le permet. 
« Les reliefs sont tourmentés et il y a beaucoup de turbulences. Avant de venir, on prend les paramètres à partir de Koumac parce qu’on a des limitations de vents de travers ici, 10 noeuds de travers. Et savoir aussi si la piste est sèche ou mouillée. Si la piste est mouillée, on ne vient pas » explique Eric Hidraia, le commandant de bord.
Les règles de sécurité imposent la présence d’un sapeur-pompier sur l’aérodrome. Pendant quinze jours, le seul pompier de l’île est en congé, pas remplacé, il n’y a donc pas de rotation aérienne pendant cette période. 
 

Des consultations qui dépendent des transports

Au vu de cette situation, le corps médical doit s’organiser. Adrien est sage-femme ; dès qu’il peut embarquer il vient faire ces vacations au dispensaire.
« Souvent on arrive comme ça, vers 10 h, 10 h 30, quand il n’y a pas de retard, jusqu’à normalement 11 h 30 parce que le dispensaire est fermé entre 11 h 30 et 13 h 30. Sauf que parfois, quand il y a trop de patientes, on travaille entre midi et deux quand même. Et après c’est jusqu’à 15 h. En fait, quand on entend l’avion arriver, on arrête les consultations » explique Adrien Maigne. 
C’est le cas aussi pour les médecins, infirmiers, dentistes ou kinés qui viennent régulièrement effectuer des consultations sur place. 
 

La barge pour approvisionner l’île

Quelques kilomètres plus bas au quai, c’est le jour des arrivages. Chaque premier jeudi du mois, le Béléma Nénéma vient livrer les denrées alimentaires et les matériaux. En une matinée, la barge sera déchargée puis re-remplie. 
« Souvent, on repart avec des fûts vides donc pratiquement rien. Au niveau poids, on n’a pas grand chose. Donc, c’est un peu « just » pour la navigation, surtout quand on a le temps qu’il fait en ce moment » explique Franck Gnaï, le capitaine du Béléma Nénéma qui montre ensuite un conteneur : « Et là-dedans, c’est du poisson. Ce n’est plus la saison du tazar, mais les gens de Belep, c’est des grands pêcheurs, donc il y a toujours du poisson chez eux ». 

Dans les magasins, on s’affaire à ranger les nouveaux stocks. Ils sont conséquents mais c’est pour une bonne raison. 
«  Premièrement parce qu’on est sur une ile, on n’est pas forcément connectés au reste du monde et deuxièmement, c’est pour s’assurer que toute la population puisse venir trouver ses besoins ici dans ce magasin » confie Hollando Teanboueon, magasinier. 
 

Moins de rotations maritimes 

Dans quelques jours, à cause des restrictions budgétaires des institutions, les rotations aériennes et maritimes vont diminuer. Le Seabreeze, ce bateau spécialisé dans le transport de personnes peut embarquer 120 passagers. Il ne fera plus que six voyages par mois au lieu de huit. Ce matin là, 65 personnes embarquent pour quatre heures de navigation à destination de Koumac.
Le reportage de Camille Mosnier et Mathieu Niven Glowsky 
©nouvellecaledonie

 

La carte d’identité de Belep