Calédoniens ailleurs : Emmanuel Dianaï, réussir pour honorer les siens

Le jeune homme est parti à Clermont-Ferrand se former dans le management des entreprises pour revenir travailler dans sa région, à Voh en Province Nord.
De nombreux jeunes font le choix de quitter la Nouvelle-Calédonie. Etudes, formation, recherche d’emploi, histoire d’amour, envie d’ailleurs, les raisons sont multiples. Mais qui sont ces Calédoniens qui tentent l'aventure ailleurs ? Cette semaine, Emmanuel Dianaï, commercial.
"Si se former en tant que Kanak, faire de longues études, ça fait partie des acquis que nos vieux nous ont légué, la moindre des choses, c’est de l’apprécier et d’utiliser ces acquis pour développer notre pays." Emmanuel garde toujours à l’esprit qu’il a pu se former et devenir un futur cadre grâce au combat politique de ses anciens.  Son envie de réussir illustre bien ce respect et cette reconnaissance. Malgré un chemin semé d’embûches, le jeune originaire de Voh a toujours eu la motivation de s’en sortir.

Cet orphelin intègre à 13 ans la section sport études d’un lycée d’Amiens dans l’espoir de devenir footballeur professionnel. Mais des soucis familiaux le rattrapent et Emmanuel est de retour au pays sept ans plus tard. A 20 ans, sans le bac, le jeune homme ne se laisse pas décourager et intègre à force de motivation le lycée du Grand Nouméa avant d’être accepté en BTS au lycée La Pérouse. Diplômé en 2010, Emmanuel rêve de continuer plus loin mais n’en a pas les moyens financiers. Le jeune Kanak se lance dans la vie active tour à tour superviseur logistique à Vavouto puis commercial vendant des espaces publicitaires à Nouméa. Alors qu’il intègre la SIC en 2012, Emmanuel apprend qu’il est reçu dans le programme Cadres Avenir. Bien que futur père de famille et avec de nouvelles responsabilités professionnelles, le commercial ne perd pas de vue son objectif. C’est ainsi qu’en août 2013, il s’installe avec femme et enfants à Clermont-Ferrand pour suivre une licence "management des PME" dans l’école de management de l’université d’Auvergne.
L'étudiant en management vit en métropole avec femme et enfants

Déterminé à aller jusqu’au bout de son cursus, il décroche une mention qui lui permet d’intégrer le master toujours avec le soutien de Cadres Avenir.  Pour Emmanuel, se former, c’est plus qu’un accomplissement personnel, c’est aussi une forme de reconnaissance envers les siens. "Aujourd’hui, nous avons la chance d’avoir accès à des postes clés. Pour un étudiant Kanak, partir, se former, ce n’est pas une obligation mais je dirais que c’est un devoir." Bientôt diplômé d’un bac + 5, Emmanuel prévoit de rentrer avec sa famille en septembre au pays. Il participera à une aventure de grande ampleur, celle de gérer le second dépôt de carburants de Nouvelle-Calédonie, qui verra le jour au sein de sa tribu, celle de Gatope à Voh. Un projet stratégique et porteur où le jeune homme de 28 ans espère mettre à profit ses compétences en tant que gestionnaire. Intégrer cette aventure est aussi une manière pour lui de remercier les siens.

Découvrez pourquoi il est important pour un Kanak de se former selon Emmanuel Dianaï : 
Emmanuel Dianaï explique pourquoi il est important de se former quand on est Kanak