A Canala, les parents d'élèves se mobilisent pour la rentrée

Sur la côte Est de la Nouvelle-Calédonie, à Canala, les parents d’élèves du collège protestant Do Mwa ont décidé de prendre en charge les travaux de rénovation de l’établissement. Une initiative bienvenue dans un contexte financier tendu pour l’alliance scolaire.

A Gelima, depuis trois semaines, les parents d’élèves du collège protestant Do Mwa sont engagés dans une course contre la montre. Il leur faut transformer les locaux de l’internat en salle de classe. « On est dans les finitions, là » indique Camille Nechoro, le chef d’équipe des travaux. Mais alors pourquoi les parents font-ils eux même les travaux ? « C’est pour une question de finance. Tout le monde le sait, l’Asee ne peut pas donner de sous, le gouvernement ne peut pas aussi et la mairie ne veut pas » ajoute-t-il.

Rester solidaires

Selon les parents d’élèves, la commune a malgré tout aidé au déménagement. Quant aux postes d’enseignants, ils sont maintenus. Situé au village, le collège a dû fermer en fin d’année dernière pour cause de locaux insalubres. Les parents ont donc obtenu que les cours soient transférés. Mais pour que le réaménagement soit effectif, il a fallu jouer la carte de la solidarité et du bénévolat.

On ne peut pas ne pas accompagner car ce sont nos écoles, ce sont nos jeunes et puis on voit la difficulté qu’on a, parce qu’on est en tribu. On a besoin de solidarité, parce que la plupart de nos adhérents qui ont donné un coup de main sont sur Nouméa. Ils ont les moyens, l’opportunité, d’avoir du matériel.

Jacynthe Kaichou, vice-présidente de l’association entrepreneurs kanak

 

L'importance de transmettre les valeurs

50 élèves seront accueillis à la rentrée prochaine. Aujourd’hui en cuisine, les femmes maintiennent l’importance de garder le plus longtemps possible, le lien de la proximité et les valeurs véhiculées au sein des écoles confessionnelles, où les parents sont parties prenantes de l’éducation des enfants. Raymonde habite à proximité de l’établissement scolaire ; elle ne compte plus le nombre de fois où elle a prodigué les conseils aux enfants. « Ils sont là, ils sont avec nous, ils savent qu’il y a la coutume, il y a tout… je ne veux pas les voir partir et se détruire, je veux qu’ils soient biens » confie cette habitante de Gelima.

Si les travaux se terminent, les soucis eux, demeurent. Les parents d’élèves espèrent maintenant que l’internat comme le collège puisse ouvrir normalement à la rentrée.

Le reportage de Thérèse Waïa et Laura Schintu.