Comment les communes préservent leurs ressources en eau

Le captage d'eau de Tchamba.
Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a examiné, la semaine dernière, un projet de loi du pays relatif au domaine public de l’eau. Il vise à répondre au premier objectif du schéma d’orientation de la politique de l’eau partagée de la Nouvelle-Calédonie, adopté en 2019 : la sanctuarisation des zones de captage et des ressources en eau ainsi que la préservation des milieux. Que font les communes en la matière ?

Si dans certaines communes, comme celle de Poum, la ressource en eau reste problématique, notamment lors de sécheresses, d’autres essaient de la préserver ou de la rendre potable. C'est le cas de la commune de Ponérihouen qui a mis en place un schéma directeur d’eau potable. Elle dispose de douze captages et de 19 bassins.

"On a privilégié une action en lien avec notre schéma de l’eau, explique Pierre-Chanel Tutugoro, le maire. La potabilité de l’eau. On a répondu à des appels à projets qui ont été lancés par la Communauté du Pacifique (CPS). Il y a le module Protège. On bénéficie de l’installation d’une unité de traitement, de filtration et de potabilisation de l’eau. La priorité est donnée aux bassins qui desservent les écoles."

Protéger les captages d'eau

Autre problématique : l’éventuel retour d’El Niño et ses conséquences, surtout pour les agriculteurs. Des mairies ont déjà pris des mesures, dans le passé, pour faire face entre autres à la sécheresse. Et ce, sachant que la ressource en eau est également menacée par l’érosion, les feux et les espèces envahissantes. 

Pour protéger et restaurer les bassins, d'autres opérations sont mises en place dans d'autres communes toujours dans le cadre de Protège. À Hienghène et Touho, les associations Dayu Biik et Tipwoto se sont engagées, avec la collaboration des coutumiers, dans la protection des captages d’eau. Les actions se traduisent par des battues pour réguler les espèces envahissantes comme les cerfs et cochons sauvages et par le reboisement autour des captages d’eau. 

Lutter contre les cerfs et les cochons

La commune de Houaïlou s’est également lancée dans les mêmes types d'opérations avec le projet Reprise. "Le plus gros des chantiers, c’est la plantation et le reboisement autour des captages, explique Edith Pourawa, assistante technique dans ce projet. Pour préserver les plants et les protéger contre les ongulés, les cerfs et les cochons, il y a la pose d’une clôture. Elle protège aussi les captages par rapport aux risques de contamination de l’eau par les cerfs et les cochons."

Pour rappel, dans certaines communes, des familles n’ont pas encore accès à l’eau courante par le robinet.