Dans le Nord auprès d'hôteliers en difficulté

Dans cet écolodge de Poum, un employé permanent, qui s'occupe de l'entretien et la maintenance.
Le tourisme a été le premier secteur de Nouvelle-Calédonie touché par la crise du Covid-19. Illustration dans le Nord, où plusieurs hôtels n’ont quasiment plus de client. Reportage auprès d’établissements qui ont dû mettre leurs salariés au chômage partiel.
Au nouvel écolodge de Poum, les villas restent vides depuis le début du confinement. Le dernier employé présent sur le site est en charge de la maintenance des équipements. Le deuxième permanent a été mis en chômage partiel, tandis que les quatre CDD restent chez eux. Nettoyage et petits travaux s’avèrent les seules occupations pour la gérante, Sylvie Lecouey Pratz, alors que sur la messagerie électronique, les annulations de réservation se succèdent.
 

Depuis le début du confinement, on a 45 séjours d’annulés. Ça représente environ 135 nuitées, plus la restauration qui va avec : une perte de chiffre d’affaires de 3,6 millions. Je n’ai pas trop de perspectives d’avenir, en matière de réservation, aucune demande.
- Sylvie Lecouey Pratz, gérante du Beach house lodge de Poum

 

Délai pour les crédits

Ce constat date du mercredi 8 avril. A ce stade, les propriétaires avaient obtenu de la banque un délai pour le paiement des crédits. Mais les aides des institutions leurs paraissaient dérisoires, comparées aux pertes.
 

«Les pertes vont continuer, forcément»

«On vient d’apprendre qu’on allait généreusement nous octroyer, peut-être, sur demande, 178 000 F», expliquait alors Emmanuel Pratz, associé de l’écolodge. «Mais qu’est-ce que c’est par rapport aux trois millions et demi, voire quatre millions, de pertes que nous avons déjà enregistrées ? Et qui vont continuer, forcément, puisque nous n’allons pas retrouver le chiffre d’affaires que l’on avait prévu de faire…»
 

En attendant l'impact des aides

Ce samedi, le Congrès a adopté en urgence les mesures exceptionnelles d’aide à l’emploi préparées par le gouvernement, notamment pour un chômage partiel spécifique. Reste à concrétiser les différents accompagnements. Ce qui vaut également pour cette autre structure hôtelière, de Koumac.
 

Quelques travailleurs de retour

Elle a commencé à retrouver des clients. Uniquement des travailleurs. Sur les onze emplois, seules deux femmes de ménage effectuent quelques heures dans la semaine. Après le départ des clients pour éviter tout contact. L’hôtel a fermé son restaurant et ne réalise que 5% de remplissage, au lieu des 60 % habituels. Gérant, Mathieu Flotat a effectué plusieurs démarches afin d’obtenir des aides. 
 

C’est déjà ça de venir faire un jour, deux jours par semaine. Mais bon, voilà, je ne sais pas si c’est suffisant pour payer les factures…
- Betty Boahoume-Arhou, technicienne de surface  à l’hôtel Karem Bay de Koumac 


Le reportage de Brigitte Whaap : 
©nouvellecaledonie