Le conflit agite la vallée de Tanghène depuis plus d’un an, avec par moments des poussées d’extrême tension. C’est dans ce contexte que trois hommes ont été condamnés jeudi 7 octobre, pour des violences et dégradations de biens commises en août dernier. Il s’agissait d’une procédure de "comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité", après enquête diligentée par la brigade territoriale de Hienghène et la brigade de recherches de Koné.
Habitations incendiées
Entre le 12 août et le 2 septembre 2021, plusieurs habitations étaient notamment incendiées au sein de la tribu. Les gendarmes de Hienghène ont aussi enregistré "des actes de violences avec arme (par jet de pierres ou usage de bâtons)", décrit le procureur de la République dans un communiqué diffusé ce jeudi soir. A l’époque, NC la 1ere relatait également l’apparition de barrages (à l’entrée de la tribu et de la vallée).
Dégradation d'un véhicule et violences
En ce début octobre, les trois hommes, âgés de 59, 47 et 37 ans, "ont reconnu une partie des faits qui leur étaient reprochés", relate Yves Dupas. "A savoir la dégradation d’un véhicule commise en récidive légale, des violences volontaires sans incapacité de travail en réunion, et des violences volontaires suivies d’une incapacité totale de travail n’excédant pas huit jours avec usage d’une arme (jet de pierres et utilisation d’un bâton) en récidive légale."
Décision d'expulsion coutumière
Les tensions et les faits violents ne se sont pas limités à cette période de quelques semaines : Yves Dupas évoque un contexte récurrent de conflits inter-claniques. "Ces rivalités coutumières avaient déjà donné lieu à des poursuites pénales contre certains membres de la tribu", rappelle-t-il. "Pour des faits de violences aggravées et dégradations par incendie commis en janvier 2021 à l’occasion d’une véritable expédition punitive, menée par un clan à l’encontre des membres de l’autre clan". Lesquels "refusaient de se plier à une décision d’expulsion de la tribu prise lors d’une réunion coutumière".
Mise à exécution de précédentes condamnations
Le procureur s’attarde dans son communiqué sur "les peines proposées et homologuées dans le cadre de cette procédure de plaider-coupable". Le premier prévenu s’est vu condamner à trois mois d’emprisonnement, avec incarcération immédiate, pour dégradation volontaire du bien d’autrui en récidive légale. Le Parquet a par ailleurs mis à exécution une peine de six mois de prison ferme prononcée le 7 juillet, par un jugement du tribunal correctionnel rendu à la section détachée de Koné.
Le deuxième homme mis en cause écope de cinq mois de prison, avec là aussi incarcération immédiate, pour violences volontaires aggravées en récidive légale. A nouveau, une condamnation prononcée le 7 juillet, par le tribunal de Koné, a été exécutée : six mois d’emprisonnement ferme.
Le troisième accusé, poursuivi pour violences volontaires aggravées (sans récidive), obtient six mois d’emprisonnement ferme, mais sans exécution immédiate. Ces décisions sont assorties, pour tous les trois, de l’interdiction de détenir ou de porter une arme durant cinq ans.
Les investigations continuent
Le temps des procédures n’est pas terminé. Les enquêteurs continuent les investigations "afin d’identifier et d’interpeller d’autres auteurs de ces faits de violence et de dégradations de biens".
La politique pénale du Parquet vise à assurer un traitement judiciaire diligent et ferme concernant toutes les atteintes intolérables commises aux personnes et aux biens dans un contexte de rivalités inter-claniques, qui tendent à se multiplier sur le territoire depuis 2020. A savoir notamment à Belep, Maré et Tanghène.
Et d’ajouter : "l’enquête, toujours en cours, diligentée sur les graves exactions commises à Maré ira à son terme".