Une grève illimitée a commencé à la mairie de Houaïlou, sans pour autant la bloquer. La STGINC proteste contre le renvoi d’un agent des services techniques, jugé abusif. Le maire estime que l’employé a été licencié pour faute grave et que la procédure a été respectée.
Marguerite Poigoune, avec Jeannette Peteisi et F.T. •
Tout a commencé par une histoire de vignettes. Le 17 janvier dernier, des agents des services techniques observent à la mairie de Houaïlou un mouvement d’humeur de trois heures, parce que les voitures de la flotte municipale n’ont toujours pas les nouvelles vignettes. Et ce alors que les assurances sont arrivées à échéance depuis la fin décembre 2018.
«Injustice»
L'un de ces employés va être licencié. Il s'agit de Narcisse Mararheu, délégué syndical de la SGTINC au sein de la mairie. Et une telle décision représente pour lui une injustice car d’autres collègues auraient commis des fautes plus graves, sans une aussi lourde sanction.
«Acharnement»
De même, le secrétaire général adjoint de la SGTINC juge le licenciement abusif. «Autant sur le fond que la forme, estime Julien Abdelkader. Les procédures n'ont pas été respectées, que ce soit sur la convocation du comité d'entreprise pour la consultation avant l'avis de l'inspection du travail, sur les délais, les dates...» Et d'ajouter: «C'est de l'acharnement sur l'humain. Il faut savoir qu'entre janvier et aujourd'hui, il y a eu entre quatre et cinq courriers de demande de rencontre, auprès de la mairie et du secrétaire général, pour pouvoir discuter.»
«Procédure respectée»
Le maire de Waa Wi Lûû ne partage évidemment pas cet avis. «On a respecté la procédure», réagit Pascal Sawa au téléphone de Jeannette Peteisi. «On l'a licencié parce qu'il a commis une faute grave, qu'il a lui-même reconnue, et donc la sanction qui a été émise - après d'autres sanctions, ce n'est pas la première que le monsieur reçoit - est le licenciement.» En précisant: «La faute grave, ça a été un blocage des services techniques sans raison valable. On a demandé à l'inspecteur du travail de faire une enquête contradictoire, et il a donné un avis favorable au licenciement.»
L'espoir d'une rencontre
Le piquet de grève a été installé devant la mairie, ses accès ne sont pas bloqués. Les grévistes espèrent rencontrer le secrétaire général de la commune ce vendredi.