VIDEO. A Houaïlou, les employés de la mine Bonini veulent reprendre le travail

BLOCAGE DE LA MINE DE PORO, RAS-LE-BOL DES SALARIES ©nouvellecaledonie
Des travailleurs de la SMP - la Société de la mine de Poro - se voient privés de salaire depuis plusieurs semaines, sur la commune de Houaïlou. En cause, le blocage du site Bonini par une association coutumière en conflit avec la SLN. Les employés ont manifesté leur inquiétude.

Ils en ont ras-le-bol et craignent le chômage partiel. Sur les banderoles déployées lundi 2 octobre au village de Poro, on pouvait lire ce genre de messages : “Ras le bol des employés de SMP”, “Besoin de retrouver ses emplois famille à nourrir” ou “Site de Bonini pris en otage depuis le 20 août". Bref : à Houaïlou, les salariés de cette mine veulent reprendre le travail.

Dénoncer la situation

Depuis la mi-août, les accès sont fermés par l'association coutumière Kuneka, un groupement qui représente les tribus de Kua, Newa et Kamoui. Ce lundi 2 octobre, environ 80 salariés de la Société minière de Poro, qui fait partie du groupe Mai, et des membres de leur famille se sont réunis au rond-point du village pour dénoncer la situation.

Ça fait déjà un mois et demi qu'on ne travaille pas. On n’a plus de salaire qui rentre et on a des traites à payer. On a bien voulu laisser un peu passer les choses mais là, on veut montrer que nous aussi, on existe. 

Alexandrie Maruhi, chauffeure de camion à la SMP, sous-traitant de la SLN 

Au milieu d'un conflit

Sur la mine, 84 % des employés de la mine sont originaires de Houaïlou. Ces salariés se retrouvent au milieu d'un conflit entre Kuneka et la SLN gestionnaire du site. 

On est là pour faire entendre que vraiment, il y a une volonté de reprendre le travail. On ne va pas continuer à rester dans cette situation, inactifs. Il faut que la SLN et l’association coutumière arrivent à s'entendre. 

Richard Moimburu, délégué du personnel à la SMP

Contrats suspendus

Sur le site minier, les différentes entrées sont bloquées symboliquement avec des manous. Une fermeture synonyme de suspension de salaire pour les employés depuis le 1er septembre. 

Le mouvement commençait à s'éterniser. Nous avons décidé, compte-tenu de nos difficultés de trésorerie mais également de la situation d'urgence déclarée par la SLN, de suspendre les contrats. Pour autant, nous n'avons pas laissé comme ça les salariés dans la nature.

Aboubakry Niang, directeur administratif et juridique de la SMP


Paiement partiel et en avance du treizième mois, crédit à la boutique du village : des solutions temporaires. Depuis le début du blocage à la mine de Bonini, l'impact financier est estimé à 251 millions de francs.