Vingt ans de prison pour le double meurtre de Houaïlou

La première session d'assises de l'année s'est achevée avec la condamnation à vingt ans de prison prononcée à l'encontre de Bea Bati, pour avoir tué deux hommes et en avoir blessés trois autres en septembre 2016, à Houaïlou. 
[MISE A JOUR DE 21 HEURES] 

Après trois jours de procès devant les assises, Bea Bati a été reconnu coupable du meurtre de Hervé Kabeu et de Pierre-Chanel Kabeu, ainsi que de tentative de meurtre sur Stanley, Gérard et Jean-Yann Kabeu. Cet homme de 35 ans a été condamné à vingt ans de prison, un verdict qui correspond aux réquisitions de l'avocat général.

Conflit foncier​

Le drame s’était produit le 23 septembre 2016, à Houaïlou, tribu de Thu, sur fond de conflit foncier entre les clans Bati et Kabeu. Durant les trois jours de ce procès, la personnalité du jeune homme, reconnu entièrement responsable de ses actes, a été décortiquée. Les faits ont été rappelés, avec des témoins plus ou moins convaincants, des versions différentes sur la scène du drame… C'était le dernier dossier de la session d'assises.

Une réplique du fusil utilisé par Bea Bati.

«Inacceptable»

«Il n’y a rien de plus précieux que la vie d’un homme. Là, on parle de la vie de deux hommes, et de trois blessés graves, a réagi l’avocat des parties civiles après l’énoncé du verdict, maître Jean-Jacques Deswarte. Rien ne rendra les personnes qui sont décédées à leur famille mais au moins, la justice a reconnu que ce qui avait été fait était inacceptable, et que les conflits claniques ne peuvent en aucune façon justifier les comportements de ce type.»
Ecoutez ses propos recueillis par Martine Nollet.

«Beaucoup de choses ont été dites»

«Il n’y a pas eu de peine de sûreté prononcée, ce qui signifie qu’il pourra bénéficier des aménagements de peine comme tout un chacun», retient l’avocat de Bea Bati, maître Jacques Loye. «Une chose est importante, au-delà de la peine: beaucoup de choses ont été dites et, j’espère, ont été entendues par les deux parties.»
Ecoutez sa réaction, elle aussi recueillie par Martine Nollet.