L’insémination artificielle des porcs calédoniens augmente la productivité locale

C’est le deuxième volet de notre série sur l’élevage porcin en Nouvelle-Calédonie. Grâce au centre de sélection génétique situé à Ouaco, les éleveurs du Caillou augmentent leur productivité.  
 
Jérôme Moglia est éleveur à Témala. Tous les lundis, il récupère les doses de sperme, à quelques kilomètres de là, au centre de sélection génétique de la SCIATA, à Ouaco. Jérôme insémine de manière artificielle ses truies. Première étape: présenter le mâle reproducteur aux femelles. « Le verrat passe devant elles et on va repérer les truies qui sont en chaleur. Elles restent statiques, les oreilles se dressent, et elles ne bougent plus » explique l’éleveur.

Jérôme et sa femme Nadine n’ont pas le droit à l’erreur : une simple erreur de manipulation pourrait rater la fécondation. « On fait une intra-insémination, on passe de l’autre côté du col. La truie aspire le sperme d’elle-même, ce qui est positif à la fécondation »
 

Une solution rentable 


C’est la première année que Jérôme se lance dans l’insémination artificielle. Chaque dose d’éjaculat achetée au centre lui coûte 1500 francs CFP, un investissement qui semble rentable. « C’est une révolution, on a pu avancer techniquement depuis que la SCIATA est là. Avant, on avait la monte naturelle, on avait des soucis avec les mâles reproducteurs, comme des bagarres. Là, avec les doses, on a plus qu’à inséminer » 

Son élevage regroupe environ 170 truies. Son quota lui permet d’envoyer 60 porcs par mois à l’OCEF pour l’abattage. Une partie est destinée à la reproduction et comme la SCIATA renouvèle régulièrement l’origine génétique de ses verrats, on évite la consanguinité.

« Pour nous c’est une aubaine, on a la génétique à portée de main et la bonne génétique. C’est que du bonheur pour nous et la Nouvelle-Calédonie, on a relevé la génétique du pays »

Pour Jérôme, l’insémination artificielle est donc une avancée, elle limite les maladies et augmente la productivité avec plus de naissances par truies. 

Le reportage de David Sigal
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