La recette de Kaala-Gomen face à la délinquance

Kaala-Gomen. Image d'illustration.
Quand une commune entière se mobilise contre la délinquance… C’est ce qui se passe à Kaala-Gomen, à l’extrême-nord de la Nouvelle-Calédonie. Pouvoirs publics, coutumiers et associations se réunissent régulièrement pour s'efforcer de garantir la tranquillité des administrés.
L’abri de l’aire de repos saccagé, des ralentisseurs détruits, des attroupement devant les magasins en fin de semaine, des cambriolages dans les maisons… Le nombre d’actes d’incivilité et de faits de délinquance n’a cessé d’augmenter, à Kaala-Gomen, petite commune de 2000 habitants d’après le dernier recensement.
 

Libérer la parole

L’ensemble des partenaires ont décidé de se réunir de façon régulière. Objectif: libérer la parole. «Le fait de rassembler la population et de faire une réunion publique, ça permet aux gens de s’exprimer, explique le maire, Hervé Tein-Taouva. Et puis de dire clairement ce qu’ils pensent qui leur est arrivé. On a ressenti qu’ils attendaient ça.»
 
 

Un accompagnement de la jeunesse

Un véritable travail de concertation. La finalité de ces réflexions est d’aller au cœur des problématiques et de trouver des solutions. Les coutumiers s’attèlent en particulier à la question de la jeunesse. L’idée est de créer des espaces où les jeunes puissent trouver leurs repères. «Il faut trouver le juste milieu pour mettre en place un accompagnement, estime Henri Poygnena, porte-parole de la grande chefferie. Qu’ils ressentent qu’ils sont valorisés par l’entourage.» Hervé Tein-Taouva, le maire, insiste : «Il est essentiel, il est primordial, de garder le tissu de relations coutumières. Je parle du petit chef de tribu, son conseil des clans, les clans et la famille.»
 

Caméras, fourrière voire police

A travers ces réflexions, des actions préventives seront menées. La municipalité envisage d’emblée la mise en place de caméras sur les espaces publics, des ralentisseurs en tribu et la création d’une fourrière municipale. «Il y a aussi la mise en place de la police municipale. Nous, la commune, avons déjà fait une étude au niveau du budget. Maintenant, il faut qu’on en parle avec les coutumiers parce qu’il y a deux rayons d’action : au niveau de la commune-même et après, au niveau de la zone coutumière.» Le porte-parole de la grande chefferie renchérit en appellant de ses vœux l’organisation commune d’événements «qui peuvent bien rassembler nos jeunes». Une «méthode d’accompagnement pour qu’ils soient avec nous dans la société».
 


Calendrier de rencontres

Les partenaires reconnaissent que c’est un travail de longue haleine. Ils restent toutefois convaincus qu’en demeurant soudés, ils pourront apporter des solutions pour enrayer ces phénomènes qui nuisent à la vie des administrés. Un calendrier de rencontres a notamment été finalisé.