Après-2018 : le FLNKS présente son projet de société à la population

Cette première rencontre a occasionné trois heures de débat.
Hier soir, le bureau politique du FLNKS a détaillé aux habitants de la zone VKP ses travaux sur le projet de Kanaky-Nouvelle-Calédonie. Plus de 200 personnes avaient fait le déplacement à la salle Au Pitiri. Ce projet devrait ainsi être présenté d'un bout à l'autre du pays.
Trois heures de débat. Ce mercredi soir, dans la salle Au Pitiri de Koné, le bureau politique du FLNKS détaille à la population son projet de société pour l’Après-2018. Les questions du public sont multiples. Elles portent sur la jeunesse, le foncier, les problèmes du quotidien ou encore sur le fonctionnement du futur pays souverain.
 

«On se demande si on va réussir ce pari»

La parole se libère facilement, sous le regard des animateurs du FLNKS. «J’entends souvent parler de destin commun», confie une jeune dans le public, «mais on voit bien qu’à l’approche de 2018, nous les jeunes, on se demande si l’on va réussir ce pari du vivre-ensemble». «Est-ce que l’on peut se payer le luxe de garder nos 33 communes et les trois provinces ?», s’interroge un militant, «dans ce nouveau pays et dans notre lutte de libération nationale». Plus de 200 personnes ont fait le déplacement, venues en grande partie de la zone VKP.
 

Consultation populaire sur tout le pays

Consulter la population, recueillir ses impressions et répondre aux questionnements, c’est l’objectif du bureau politique du FLNKS. Les partenaires du Front de libération nationale kanak et socialiste présentent les grandes lignes de leur projet d’indépendance de la Calédonie. Un projet diffusé dans un livret d’une dizaine de pages qui a été distribué au public. 

Le projet a été synthétisé dans un petit document.

Bien accueillie

Cette démarche de consultation populaire semble bien accueillie. «C’est important que cette consultation soit faite, parce que les gens se posent des questions au quotidien», confie une mère de famille, «et de voir le bureau du FLNKS faire ce déplacement, ça nous réconforte». «Moi, je suis là car je m’interroge sur l’avenir de ma retraite», souligne une vieille dame, «il faut aussi qu’ils soient précis sur le financement de cette indépendance».
 

Les experts doivent évaluer le coût de l'indépendance

Cette consultation populaire est la première phase engagée par le FLNKS. Durant tout ce mois d’août, son bureau politique sillonnera l’ensemble de la Calédonie. Dix zones ont été identifiées. L’ensemble de ce travail abyssal doit être validé par la convention du FLNKS, le 26 août, à Dumbéa. «Une fois que cette convention va avaliser le document, nous allons remettre ce dossier auprès des experts, des juristes et des économistes afin qu’ils évaluent le coût de ce projet», souligne Alosio Sako, président du RDO chargé de l’animation du BP au sein du FLNKS.
Passé ce cap, le congrès du Front validera le projet d’une Kanaky-Nouvelle Calédonie souveraine à la fin de l’année. Le travail de terrain ne s’arrête pas là. La caravane du FLNKS promet de présenter son projet final dans l’ensemble des villages et des tribus.
Le geste avant que ne commence la rencontre.