Ce devait être un moment de partage, avec cinq artistes live, essentiellement de la province Nord. Mais la scène du centre culturel de Pomémie restera finalement silencieuse, ce week-end.
Le concert prévu le 22 mars a été annulé. "Tout était en place pour une belle soirée musicale. Mais voilà. Les événements du 1881, à 300 km au sud, ont laissé des traces, se désolent les responsables de Pomemie sur leur page Facebook. Trop de violence, trop d’alcool, trop de débordements… Et avec cela, une crainte légitime que le même climat vienne entacher ce moment que nous voulions simple et festif. La visite présumée du [Ministre des Outre-mer, finalement reportée à la fin du mois], n’a fait qu’ajouter à l’incertitude et aux tensions."
La culture pour apaiser les tensions
Ce sont les conditions posées par la mairie de Koné qui ont poussé les organisateurs à annuler cette soirée. La commune demandait de décaler les horaires ou la date de l’événement. Les acteurs de ce centre culturel, eux, "accusent le coup". "L’art, la musique et le partage méritent mieux. Nous méritons mieux. Et surtout, la jeunesse mérite mieux que ce que nous voyons aujourd’hui."
Le directeur du centre plaide pour un apaisement grâce à la culture. "Koné a repris son rythme de vie depuis un moment. Ça a changé avec la fermeture de l’usine et les gens qui partent. Donc proposer ces événements ici, c’est aussi redonner le rythme, apporter un bien-être à la population après ces événements."
D’autres dates déjà annulées
La mairie, de son côté, apporte quelques précisions : c’est la nature du concert qui fait craindre des débordements en fin de soirée. "C’était un concert avec du reggae-kaneka. On avait donné notre accord, si le concert se faisait plus tôt, par rapport à la sécurité, précise Patricia Coulon, 3ème adjointe au maire de Koné. Avec le contexte actuel, il faut éviter les attroupements. On n’a que deux gardes champêtres. On ne peut pas trop assurer la sécurité."
Le centre culturel a d’ores et déjà prévu de revoir son calendrier. Certaines dates sont déjà annulées. La structure se prépare aussi à un éventuel arrêté qui pourrait restreindre les horaires, comme l’année dernière, pour ce type d’événement.