Fin du transport scolaire dans le Nord : des parents d'élèves choisissent de mettre la main à la poche

A Koné, les parents s'organisent pour que les enfants ne soient pas coupés de l'école.
Depuis que le financement du transport scolaire n'est plus assuré par la mairie de Koné, en raison de contraintes budgétaires, les familles sont contraintes de s'organiser. Certaines d'entre elles ont fait le choix de payer elles-mêmes les prestataires.

Ne plus envoyer son enfant à l'école ou payer un transporteur scolaire pour l'y conduire. C'est le dilemme auquel sont confrontés de nombreux parents d'élèves du Nord. Le 7 octobre dernier, la mairie de Koné annonçait l'arrêt de la prise en charge de deux services majeurs que sont le transport scolaire et la cantine. Et ce, dès le 2 décembre, soit dix jours avant la fin de l'année scolaire. Une nouvelle affectant toutes les classes, de la maternelle au lycée. 

Une facture de 600 000 francs 

Face à cette situation, des parents d'élèves ont fait le choix de régler eux-mêmes la facture. À l'image de l'APE du groupe scolaire d'Atitu où il leur a fallu débourser près de 600 000 francs pour sept jours de transports entre l'école et les tribus. 

"Les fonds viennent de nos bingos, et de nos ventes des années précédentes et de cette année" explique Laetitia Goromido, présidente de l'APE d'Atitu. "On a pu reprendre les transporteurs habituels pour que les enfants ne se doutent de rien et les transporteurs ont joué le jeu".

Les prestataires dans l'inquiétude

Du côté des transporteurs, l'incertitude est totale. Actuellement, trois prestataires se partagent le business des trajets du secteur de la transversale Koné-Tiwaka pour près d'une centaine d'élèves. Si leur travail est garanti durant les prochaines semaines, rien n'est moins sûr concernant la rentrée prochaine. 

"On a des soucis, on a des doutes, on ne sait pas trop s'ils vont relancer les transports, c'est en fonction des budgets de la commune pour l'année 2025" angoisse André Waru. "On ne sait pas trop. On est un peu dans l'inquiétude là, comme tous les entrepreneurs." 

Une inquiétude largement partagée à Koné et notamment par les plus précaires. Aujourd'hui, dans la commune, seule la moitié des élèves du premier degré étaient présents en classe.