Koné : des violences envers des élèves devant le tribunal correctionnel

Trois affaires étaient jugées en correctionnelle ce mercredi au tribunal de Koné. Des violences supposées envers des mineurs, par des agents du corps enseignant et du personnel d'internat. 
Ce sont des giffles et des excès de violence, qui ont conduit un professeur devant le tribunal correctionnel de Koné ce mercredi. Au sein de la commune de Hienghène, c'est la communauté éducative, qui a signalé l'un des siens à la justice. Une décision qui fait débat. 
 

C'est toute l'ambiguïté qui existe encore dans l'éducation nationale, de savoir jusqu'où peuvent aller les enseignants, pour faire régner l'ordre dans leur classe. Ici, on reprochait à un enseignant d'avoir parfois un peu bousculé les élèves physiquement, sur le registre de violences que nous contestons. C'est un qualificatif, qui ne pouvait pas être retenu - Me Gillardin, avocat de La Défense

 

Difficultés au sein du monde éducatif

Présidé par un juge unique, l'audience de ce mercredi matin a mis en lumière les difficultés au sein du monde éducatif, notamment dans le Nord. Constat établi à l'internat de Poindimié, où les échanges entre parents et professeurs se font rares, voire inexistants.
 

J'ai rencontré les parents, qui étaient eux-mêmes choqués et contre le fait qu'on puisse porter une atteinte physique à leurs propres enfants - Me Rolin, avocate de la partie civile.


Tensions internes

Six collégiens de Poindimié, treize autres à Hienghène, pour la plupart des garçons ont attesté de ces faits de violences. Une audience, qui a révélé un climat de tensions internes. 
 

Bousculer les enfants ou fermer l'ordinateur sur leurs mains, ce sont des gestes dégradants et humiliants. À partir du moment où c'est humiliant, ça n'a plus de caractère éducatif et c'est ce que disent les enfants. « On s'est sentis dégradés, on n'ose plus participer en classe ». Le caractère de correction ou pédagogique, à mon avis, il n'existe plus à ce moment-là - Me Bernard, avocat de la partie civile. 


Le reportage de Gilbert Assawa et David Sigal :
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