Municipales : les enjeux à Kouaoua

Kouaoua est la dernière née des communes de Nouvelle-Calédonie. Depuis le 19ème siècle elle est tournée essentiellement vers la mine et le nickel. Aujourd’hui, les habitants veulent être acteurs du développement de la commune, et demandent une meilleure prise en compte de l’environnement
C’est en 1890 que les premières extractions minières commencent à Kouaoua. La trace de ces anciennes exploitations marque aujourd’hui le paysage de la commune. Comme l’ancienne mine d’Istanbul ou encore celle de Claire ou d’Alice 25. Des sociétés travaillent à la réhabilitation de ces sites comme la SARL Kakadjou créée en 2016 par Hilaire Kapa et Max Noneane. L’objectif pour ces deux natifs de la commune est de devenir des acteurs du développement, mais un développement réfléchi.  
 

Prendre les choses en main

« Ça fait déjà pas mal d’années que les grands partenaires économiques qui sont ici chez nous n’ont pas investi chez nous. Les répartitions de richesses ne sont pas bien réparties » explique Hilaire Kapa. « Nous, la jeunesse d’aujourd’hui, on pense que ça suffit. Je pense que c’est maintenant qu’il faut prendre les choses en main et montrer qu’on est capable de faire les choses ici chez nous ».
Hilaire Kapa aimerait que les grandes sociétés minières installées à Kouaoua, la SLN et la NMC, participent au financement d’infrastructures pour moderniser la commune, pharmacie, hôpital écoles. 
« C’est ensemble avec la population qu’on va faire au mieux les choses ici dans notre commune ».
Un minéralier en baie de Kouaoua
 

L’environnement, une exigence

La société Kakadjou produit 5 000 tonnes de minerai par mois. Sur Alice 18, elle pratique ce qu’elle appelle l’environnement productif, c’est à dire que ses engins écument les anciennes carrières pour sortir ce qu’il reste de minerai avant de les préparer pour la revégétalisation. L’environnement doit être une exigence pour les sociétés minières.
« Il faut qu’on avance dans l’environnement, que ce ne soit plus au coup par coup comme à l’époque. On attendait les pluies pour venir faire l’environnement. Aujourd’hui, non. On veut que l’environnement soit traité comme la mine, que les travaux se fassent tous les jours, comme on exploite la mine » explique Max Noneane. 
La commune a été confrontée fin 2019 à un incendie qui a brûlé pendant plusieurs semaines, plus de 8 200 hectares, essentiellement de la forêt de maquis minier. Consterné, Max Noneane veut que cela ne se reproduise plus. Il propose de créer une réserve naturelle : «  Tracer une feuille de route pour demain. Il faut améliorer tous les jours l’environnement. Il s’agit de nos enfants qui sont l’après. A l’allure à laquelle on va, tous nos arbres vont disparaître d’ici vingt ans ».
Revégétalisation des mines
 

Penser à l’après-nickel

Si la majorité des habitants tire ses revenus de l’activité minière, Max et Hilaire veulent tous deux que la commune réfléchisse à l’après-mine. Ils souhaitent que la mairie soutienne des projets dans d’autres secteurs comme l’agriculture, la pêche ou encore l’artisanat. 
Le reportage de Brigitte Whaap et Nicolas Fasquel 
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La carte d’identité de Kouaoua 

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