La société Le Nickel ne fermera pas le site de Kouaoua, malgré les dégradations à répétition de la serpentine, mais ses dirigeants ont tenu à exprimer leur préoccupation et leur incompréhension face à des atteintes de plus en plus fréquentes.
Malia Noukoua, avec F.T. •
«La SLN continuera à opérer, en Calédonie, et à Kouaoua en particulier», déclarait mercredi après-midi Dominique Katrawa, président de son conseil d'administration. Il s'exprimait devant la presse après les feux à répétition subis par la serpentine de Kouaoua. «Il y a des attentes, peut-être, qui ne sont pas encore réalisées», a-t-il ajouté. Référence aux propos d'un des incendiaires.«Mais [elles] ne peuvent justifier les dégradations, l'engrenage de violence et les actes criminels que la société a connus ces dernières semaines.»
«Professionnalisme» et «grande résilience» des employés
«A court-terme, nous n'envisageons pas de fermer le centre de Kouaoua. Non seulement ça pénaliserait nos employés, qui n'ont rien à voir avec ces actes criminels, renchérit le directeur général de la SLN, Bernard Laflamme, en saluant le «professionnalisme» et la «grande résilience» des salariés. «Mais la fermeture du centre ne permettrait pas une arrestation plus rapide des auteurs de ces actes de dégradation criminels.»
«Fréquence»
L'un et l'autre dirigeants se sont attardés sur les conséquences des incendies à répétition subis par le convoyeur. Sept en un an. «C'est évidemment beaucoup et nous souhaitons insister sur deux faits gravissimes ces dernières semaines: la fréquence des incendies, de plus en plus rapprochée, et le mode opératoire», insiste Dominique Katrawa.
La SLN, formule Dominique Katrawa, «ne mérite pas ces dégradations à répétition» et «n'a pas besoin de ça. Sa situation est très fragile, elle est même très critique», a-t-il rappelé en évoquant le résultat déficitaire de quinze milliards CFP l'an dernier ou le coût de production «encore très élevé».
L'éventualité du roulage
«Même s'il semble évident que la SLN est visée», dit le directeur général, Bernard Laflamme, «je tiens à préciser que nous n'avons reçu aucune revendication avant et durant ces deux derniers mois.» Depuis le 11 juin, la serpentine est arrêtée. «Ce qui a un impact important sur nos opérations, voire nos livraisons de minerai à l'usine. A court-terme, si on devait faire face à un autre incendie, on devra se tourner vers du roulage partiel.»
Gendarmerie
Ecoutez Dominique Katrawa, puis Bernard Laflamme.A noter qu'à cette conférence de presse participait le chef d'escadron Jacques Delorze, qui dirige la section de recherches de la gendarmerie.