Quel est l’avenir des établissements pour les personnes âgées dans le Nord ?

Les maisons d’accueil pour personnes âgées sont menacées de fermeture en province Nord. Faute de subventions, certains centres sont peut-être en train de vivre leurs derniers jours. C’est le cas de celui situé dans la tribu de Karaack.
La Province compte aujourd’hui trois centres d’accueil, tous, implantés sur la commune de Koumac. Mais aujourd’hui, leur avenir est incertain.
Ces maisons du bonheur, comme on dit, offrent une nouvelle vie à nos anciens.
Certains gestionnaires se voient malheureusement dans l’obligation de fermer, faute de soutien des politiques et des institutions.

Sur les hauteurs de la tribu de Karaack, la vue est imprenable. La maison d’accueil, au toit vert, d’Isabelle Aubert, apparaît sous une végétation totalement sèche et aride en cette saison.

Aimer le contact des personnes âgées

Cette passion pour l’accueil des personnes âgées a débuté il y a 18 ans. La fermeture de ce centre de Koumac pousse les acteurs sociaux à trouver d’autres alternatives : les familles d’accueils sont l’une des solutions. Isabelle reçoit ces deux premiers pensionnaires et de fils en aiguilles, la famille d’accueil s’agrandit.

Se sentir comme chez soi

Sur la terrasse, les personnes âgées prennent l’air. De l'eau, du jus et des fruits ont été placés sur une petite table où elles peuvent se rafraîchir. Levée à l’aurore, Catherine Ayawa, fait partie des anciens de la pension. Originaire de la tribu de Monéo à Ponérihouen, elle apprécie grandement le cadre de vie.


A l’autre bout de la table, totalement coquette et radieuse dans sa robe popinée, se trouve Aligne Nomoigne. La vieille dame a traversé les montagnes de Pouébo depuis Tchambouene, sa tribu natale.

Appel aux soutiens des autorités locales

Isabelle Aubert accueille 5 pensionnaires. Elles viennent de l’ensemble de la province nord. Des personnes âgées et handicapés aux parcours différents. Une partie des pensionnaires a été délaissée par les familles, faut de temps pour s’en occuper.
Aujourd’hui, un autre défi gagne ces familles d’accueils : résister coûte que coûte à la survie malgré le peu de moyens et de soutien des autorités.  "J'ai essayé de porter ma voie un peu partout pour leur expliquer que la vie devient chère. Alors, il faut qu'ils nous aident à garder nos structures. On n'en a pas des masses en Province nord. Aidez-nous à lever la tête hors de l'eau. Aujourd'hui, je vois que nos appels n'ont pas été entendus". Isabelle Aubert se laisse encore une année complète. Ce Noël sera peut-être le dernier pour les pensionnaires de la tribu de Karack. Les anciens sont déjà en quête d’un nouveau toit, histoire de finir leurs vieux jours.