Bienvenue chez vous à Koumac. Depuis 28 ans, l'association pour la sauvegarde du patrimoine minier et historique du Nord calédonien raconte l'histoire minière de Tiébaghi. Depuis sa création, à travers des visites guidées, des bénévoles font tout pour préserver le site et ses alentours.
En 1905, Tiébaghi est le leader mondial de la production de chrome. L'exploitation de la montagne du tonnerre durera pendant près d'un siècle. Au pic de l'activité, jusqu'à 2000 personnes vivent dans ce village minier.
Aujourd'hui, Gisèle Guerin raconte l'histoire du massif de Tiébaghi deux fois par semaine. «Ce qui pouvait monter par le téléphérique, montait par le téléphérique. Comme vous pouvez le constater, il y a des pièces qui sont indémontables, donc elles étaient montées à dos d'homme. »
Guide depuis trois ans
Depuis trois ans, Gisèle Guerin est guide au sein de l'association pour la sauvegarde du patrimoine minier et historique du Nord calédonien. « Ici tout me fait rêver, tous ces bâtiments historiques. L'histoire de tous ces gens qui travaillaient très dur. Et le site en lui même, un site incroyable.»
Créée par Robert Frouin
Désormais, elle est, comme une quinzaine d'autres personnes, un membre actif de l'association. C'est Robert Frouin, ancien maire de Koumac, qui l'a créé en 1993. Objectif : sauvegarder le patrimoine historique de cet ancien site minier. « Au départ, il n'y avait pas subvention, donc pour les premiers membres, c'était de l'huile de coude. Remonter les murs en pierre sèche, arranger tous les canaux d'eau pluviale pour éviter que le site ne se dégrade. Et compte tenu, de ce travail, la province a décidé de nous aider», raconte Didier Fontes, président de l'association.
Une douzaine de bâtiments à entretenir
En août 2001, le village minier est classé patrimoine historique provincial. Grâce à ce statut, chaque année, l'association bénéficie d'une subvention d'environ 11 millions de francs, indispensables d'après les bénévoles pour maintenir le site en état. « On a quand même une bonne douzaine de bâtiments. Il faut peindre, il y a beaucoup de pièces en bois, il faut réparer la plomberie. Mais malheureusement le potentiel touristique de fréquentation n'est pas encore suffisant pour permettre la survie intégrale sans subvention», précise Henri Reuillard, trésorier de l'association.
2000 visiteurs par an
En moyenne chaque année, 2000 visiteurs visitent le site de Tiébaghi. Une visite de trois heures. « Ce qui m'étonne le plus, c'est que c'est un vrai village. C'était vraiment bien aménagé », raconte Alexandre, un visiteur. « Je pense que c'est nécéssaire pour chaque territoire ou chaque pays d'avoir la possibilité de montrer et de revenir sur le passé », ajoute Marie, elle aussi de passge. Aujourd'hui, les membres de l'association souhaitent surtout voir arriver une nouvelle génération de passionnés qui pourraient, à leur tour, continuer de faire vivre l'ancien village minier de Tiébaghi.
Le reportage de Camille Mosnier et David Sigal: