Le mardi à Hyehen, c'est jour de marché, le village est donc bondé. Un contexte idéal pour l’équipe de l'Adie mobile qui veut aller à la rencontre des habitants pour expliquer comment l'association pour le droit à l'initiative économique peut les aider au développement d'une activité. Notamment ceux n'ayant pas accès au crédit bancaire. Parmi les personnes intéressées par un coup de pouce financier, il y a Marie Vaiadimoin, originaire de la tribu de Tendo. "La conseillère nous explique bien l'intérêt de l'Adie. On comprend que l'on nous prête de l'argent et après, il y a un remboursement. C'est ce qui fait peur chez les gens des tribus. Mais quand on nous explique bien les choses, on se rend compte que c'est possible! Avec deux amies, nous avons sollicité un prêt de groupe pour un projet de navette entre la tribu de Tendo et le village".
Ce prêt de groupe sollicité par Marie et deux autres mamans de Tendo fera bientôt l'objet de discussions au sein de la tribu. Car Marie Vaiaidimoin entend bien expliquer à son entourage de quelle manière l'association aide les porteurs de projets tant sur le plan financier qu'administratif. Restera à déposer un dossier à bord du bureau ambulant, aménagé dans un fourgon, lors de ses escales en tribu ou lors de ses permanences en maison commune.
"Détecter le potentiel de ce que l'on a en tribu"
"L'Adie est là pour les aider, les accompagner et puis c'est surtout pour détecter le potentiel de ce que l'on a en tribu. C'est difficile de trouver un emploi fixe dans la zone. On n'a pas de mine, nous. Ce que l'on a c'est l'agriculture, le tourisme..." explique la conseillère Pasquale Djaïwé.
Une cinquantaine de demandes de microcrédits pour des projets variés
A ce stade, une cinquantaine de dossiers ont été montés avec l'aide de la conseillère de l'Adie. Et déjà une quinzaine d’entrepreneurs ont bénéficié d'une aide au financement à Hienghène, depuis le déploiement de l’agence mobile dans cette commune. "On a surtout financé des petites mamans qui font des marchés en bord de route. Souvent, elles viennent nous voir pour des débroussailleuses car les champs sont très grands. D'autres sont dans des activités de pêche, d'autres encore développent le tourisme avec des gîtes et ont besoin de renouveler les matelas ou d'installer des panneaux solaires..."
Selon des statistiques, la Nouvelle Calédonie ne compte que 30% seulement d’entrepreneures. Sont-elles davantage freinées que les hommes par le manque de financement ? Seule certitude, à Hienghène, 60% des porteurs de projets aidés par l'Adie sont des femmes.
Le reportage de Brice Bachon et David Sigal :