Les médiathèques du Nord se sentent livrées à elles-mêmes

Le personnel des médiathèques a défilé à travers Koné.
Les bibliothécaires du Nord sont sortis de leurs gonds et de leur médiathèque, qu'elle soit de l'Ouest ou de l'Est. Ce vendredi, ils n'ont pas hésité à arpenter Koné afin de réclamer une fois de plus davantage de moyens pour fonctionner et surtout réaliser des actions à destination de la population.
Des bibliothécaires dans les rues de Koné, c’est du jamais vu. Le personnel des médiathèques du Nord a tenu à crier son désarroi face au peu d'intérêt qu'il ressent de la part des institutions. Sur les banderoles, des inscriptions qui appellent à la mobilisation de la population pour soutenir ses outils. Dans le cortège, des écrivains comme Léopold Hnacipan. «C'est le pont entre l'écriture et le lectorat, donc je ne pouvais pas m'absenter, il fallait absolument que je vienne», estime l'auteur des fameuses Fleurs de potr. «Même si j'écris beaucoup en ce moment, je me sentais obligé de venir ici à Koné et de marcher avec la bibliothèque. Ce qui nous a permis de voler plus haut que nos montagnes, c'est la bibliothèque et pour le moment, elle est menacée.»

«Ce qui nous a permis de voler plus haut que nos montagnes, c'est la bibliothèque et pour le moment, elle est menacée.»


Pendant la marche des bibliothécaires, un parapluie de circonstance.

Un an de fermeture à l'Ouest

Depuis un an, la médiathèque de l’Ouest n’accueille pas de public. Plus aucun prêt de livre, de DVD ou de titre de presse. Les activités à destination de la population, y compris dans les tribus avec les bibliobus, ne se font plus. Le travail des équipes est réduit à la conservation des fonds. A travers cette mobilisation, l’Association des bibliothécaires de la province Nord souhaite alerter les autorités locales. «On a toujours cette arrière-pensée de se demander si le projet n'est pas de fermer la structure, explique Gilles Reiss, son président. On est mobilisés, pour avoir de l'assurance, et pour être assurés, il faut quand même trouver une centaine de millions pour retrouver un équilibre convenable. On demande au gouvernement de faire son travail, de soutenir ce service public-là.»

«On a toujours cette arrière-pensée de se demander si le projet n'est pas de fermer la structure.»


Pétition en ligne

La mobilisation ne s’arrête pas là. Une pétition circule sur les réseaux sociaux. Les bibliothécaires souhaitent également être reçus par le gouvernement. Objectif : dresser un point global de la situation, et exiger plus de moyens.