A Ouégoa également, les partisans du Non à l'indépendance réfléchissent à l’après. Dans cette commune, le Oui l'a emporté avec 71% des suffrages exprimés. Après la consultation, dans le camp loyaliste, on s'affaire à analyser les données.
Martin Charmasson et Louis Perin (CM)•
Il a présenté le projet du Non aux habitants de tous bords de Ouégoa, a participé aux meetings, a passé toute la journée de dimanche au bureau de vote. Caël Normandon, 20 ans, est responsable des jeunes Loyalistes et référent pour sa commune de naissance.
Selon les calculs de ce militant, seules cinq voix ont échappé aux loyalistes à Ouégoa sur les 526 obtenues. Le camp indépendantiste n’a pas réussi à aller chercher des voix chez les partisans du maintien de la France.
Idem au plan territorial estime-t-il : « Cela fait déjà deux fois que les Calédoniens disent qu’ils veulent rester dans la France, et pourtant, on a quand même une grosse partie de la population qui veut accéder à l’indépendance. Donc j’espère qu'on va réussir tous ensemble, et notamment nos élus, à trouver une solution consensuelle dans laquelle tout le monde se retrouve, où on pourra avoir des idées qui viennent d’un camp comme de l’autre pour enfin sortir de cette période anxiogène qui phagocyte un peu les relations entre nous au quotidien ».
« On veut vivre ensemble »
Une conciliation à trouver en sortant des réflexes de blocs. Les couleurs bleu-blanc-rouge peintes sur la mairie de Ouégoa dans la nuit de samedi à dimanche ont déçu plus qu’énervé. Dans le village, beaucoup s’accordent à dire que la campagne avant référendum a été beaucoup plus calme qu’en 2018.
« Les gens de Ouégoa, ils savent qu’on va au bureau de vote mais ils inscrivent tout ça. Mais ça, c’est un bâtiment public, c’est là où on vient voter, et je trouve que c’est insupportable » commente Alain Theain-Diong, électeur de Ouégoa devant les tags. « Nous, toutes les ethnies, on veut vivre ensemble. Le mot d’ordre c’est ça. Voilà, c’est tout ».
Deux années à venir pour échanger, et trouver les moyens de faire converger les sensibilités. Le reportage de Martin Charmasson et Louis Perin