Une ressource en eau sous surveillance

En ces temps de fortes chaleurs et de sécheresse, les communes de Calédonie exercent une surveillance accrue sur les captages et les bassins. Le niveau d'eau baisse, d’où l’importance de réduire au maximum le gaspillage. Reportage à Ouégoa.
Sur les hauteurs de la tribu de Tiari, dans la commune de Ouégoa, l’eau coule paisiblement au captage principal. Chaque lundi, c’est le même rituel pour Bernard Frossard, le fontainier. Il a pour mission de vérifier qu’aucun obstacle n’obstrue le passage du précieux liquide. «Je suis en train de nettoyer les grilles», décrit l’employé de mairie. «Si on ne fait pas ce travail toutes les semaines, les feuilles qui tombent, les branchages de bois de fer risquent de boucher les crépines. Les gens risquent de ne pas être approvisionnés en eau potable.» Une soixantaine de familles vivent ici, au pied du col d’Amos, tout au Nord de la côte Est.
 
Le fontainier de Ouégoa veille à la propreté des installations.
 

Baisses de pression

A l’arrivée de l’été, la vigilance est accrue, pour le fontainier. Avec les fortes chaleurs, les sources se raréfient, entraînant une diminution de la pression dans les captages. A certains endroits, les cours d’eau sont asséchés. Une surveillance particulière est donc nécessaire. «La semaine dernière, on a pu observer une baisse de pression, assure Bernard Frossard. Ces derniers jours, la pluie a permis aux cours d’eau de reprendre du volume. Mais il faut faire attention. On passe souvent dans les tribus pour dire aux gens de ne pas gaspiller l’eau.»
 
 

Service payant depuis peu

Ouégoa compte quatre captages et deux mille abonnés. En 2012, l’alimentation en eau potable est devenue payante, à raison de 10 francs le mètre cube. Cette gestion représente un enjeu important, pour la collectivité municipale. «Le budget de l’eau, c’est énorme, de l’ordre de 87 millions de francs», souligne Joël Carnicelli, conseiller en charge de l’eau. «A Ouégoa, on a toujours ce problème, avec les habitants, de leur rappeler que l’eau est vitale et que la gestion de la ressource est primordiale. Cette maîtrise est inéluctable et il faut que les populations en prennent conscience.» 
 

Raccordés

Bernard Frossard poursuivra ses efforts jusqu’à la fin de l’été. La tâche est loin d’être exhaustive. Le fontainier sait qu’il doit à tout prix permettre aux habitants d’être raccordés en permanence.