La case de Tiéti brûlée après vingt-quatre années

L'incendie photographié par une habitante, ce samedi 29 avril à Poindimié.
Les clans de la région de Poindimié l'avaient construite en 1993, pour célébrer en Nouvelle-Calédonie l'année des peuples autochtones. La grande case de Tiéti a été ravagée par un incendie, ce samedi 29 avril au matin. L'enquête de gendarmerie se poursuit.
[Mise à jour du mardi 2 mai]

Elle se dressait sur le littoral de Poindimié, près du stade de football. Un repère dans le paysage de la commune, pour les habitants comme les visiteurs qui étaient accueillis là. Mais la grande case coutumière de Tiéti bien souvent photographiée est désormais réduite à des poteaux et des chambranles calcinés. 

Transformé en torche

Le bâtiment traditionnel a brûlé ce samedi 29 avril au matin. Une torche visible de loin. Les pompiers n'ont pas pu faire grand'chose. La case est presqu'entièrement détruite et la population de Poindimié, choquée. «Ça a vraiment été un réveil avec effroi, témoigne Glenda, une habitante. C'est encore un symbole de la commune qui part en fumée...» Une enquête de gendarmerie est en cours.

L'incendie capté par une habitante ce samedi 29 avril au matin.


Pour la fête des peuples autochtone en 1993

Cette case avait été édifiée il y a vingt-quatre ans pour une occasion très particulière : la célébration de l'année internationale des peuples autochtones, en 1993. La Nouvelle-Calédonie l'avait relayée par une semaine de fête, jusqu'au point d'orgue des 24 et 25 septembre qui avait réuni plus de 5 000 personnes à Poindimié.

Bois de Yaté, paille de Voh

Le 17 septembre 1993, un article des Nouvelles calédoniennes évoquait cette construction symbolique. «Une grande case est en cours de finition. Celle-ci est construite sur les abords du terrain de sport de Tiéti et en bordure de mer, lisait-on dans le quotidien. Les habitants de toute la région ont mis la main à la pâte et fourni les matériaux.» Et l'auteur du texte détaillait : « Les poteaux de bois viennent de Yaté, la paille vient de Voh, les peaux en niaoulis, du Nord. La main d'oeuvre provient des tribus de la région, renforcée de l'aide des municipalités de Ponérihouen et de Poindimié.»