Un chantier de peinture à la guérite de Tibarama, à Poindimié, peut laisser entrevoir un projet en profondeur : occuper de jeunes habitants de la tribu souvent pointés du doigt, et valoriser leur capacité à réaliser de belles choses. L’initiative vient d’une habitante et de sa famille.
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Masque de protection au visage, et une bombe à la main, Andjy est bien lancé dans la peinture. Wilfrid, lui, se trouve sur un escabeau face à l’un des murs de la guérite. «Je suis en train de dessiner une case», explique-t-il. On apprend des choses, on n’avait jamais fait de dessin avec des bombes, tout ça.» Alphonse a pour sa part dessiné un objet symbolique de la tribu et du district. «Un chambranle qui a été fait ici.»
Le reportage de Marguerite Poigoune :
Symboles de la tribu
La scène se passait plus tôt dans la semaine. Sept jeunes de Tibarama ont participé à un chantier de réhabilitation sur deux jours à l'arrêt de bus qui dessert cette tribu de Poindimié. L’artiste de Houaïlou Willstyle s’est accordé avec eux sur les dessins à reproduire, des objets ou des symboles représentant Tibarama. «Chacun a donné ses idées», souligne-t-il. «Après, on est venus ici, chacun a choisi l’image qu’il voulait faire et on projeté sur les murs.»Pour les enfants
Cette action pour embellir la guérite a été initiée par une famille de la tribu dont fait partie Jürguen Lewen. Avec une pensée pour les plus petits : «Il y a toujours des gros mots marqués sur les murs, ce n’est pas terrible, ils retiennent ça. Que ce soit un peu plus propre pour accueillir nos enfants.» Mais il s’agissait aussi d’occuper des jeunes qui ont rencontré des difficultés, de valoriser leur capacité à faire de belles choses.Donner une place à tous
Jennifer Kamouda, une habitante de Tibarama, a pensé ce projet. Aidée de sa famille, elle a organisé le chantier et pris en charge aussi bien le matériel que les repas. «Le but de ce projet, c’est en premier lieu de les réactiver au sein de la tribu, formule-t-elle. Leur donner envie une place, une visibilité, une reconnaissance ce qu’ils n’ont souvent pas.»Le reportage de Marguerite Poigoune :
Chantier de réhabilitation à la guérite de Tibarama