Transmission des savoirs traditionnels à Ponérihouen

Transmission des savoirs d'une génération à deux autres
Les 23 élèves de l’école publique primaire de Monéo, à Ponérihouen, s’imprègnent de la culture cette semaine. 10 ateliers sont proposés pour cette résidence culturelle organisée par l’établissement et les trois tribus voisines ; Monéo, Néavin et Pô. De la poterie, du graff, la confection d’une case, du tressage du recyclage notamment étaient proposés aux enfants. Il s’agit d’un projet d’école dont l’objectif est d’enrichir l’apprentissage autrement.

Steeve Moréo-see, un habitant de Monéo secoue une bombe de peinture avant de la pulvériser sur des objets recyclés. A quelques mètres de Steeve, c’est la poterie. Les élèves façonnent les morceaux de terre. Le jeune Djenzo qui a écouté avec attention les explications de l’intervenant confectionne un bonhomme membré. « C’est le lien avec la maman », dit-il, avant d’ajouter :

après, tu lâches par terre, si ça casse, ça veut dire que la terre n’est pas bonne. Si ça casse pas, ça veut dire que la terre est bonne, qu’on peut faire la porterie.

Djenzo

De femmes à enfants

Sous le faré, une intervenante de Pouébo, travaille la calebasse. A côté d’elle, des femmes tressent des feuilles de cocotier, de pandanus et de jonc.  Sur un coin du terrain, des jeunes construisent une case.

Atelier pandanus pour les enfants

Des activités dont certaines sont nouvelles pour les jeunes, comme Léon qui a « découvert qu’on pouvait faire des sac avec la calebasse, qu’on peut faire des gourdes pour aller au champs ou à la montagne ». Louis, de son côté raconte que dans ces ateliers, il « a fait du tressage, travaillé sur la calebasse, et fait des sagaies ». Cette résidence, au profit des élèves, est aussi l’occasion d’échanges et de partage des savoirs des habitants des trois tribus que sont Monéo, Néavin et Pô, mais également des intervenants extérieurs à Ponérihouen.

Vecteur d'éducation

C’est ce qui a motivé Anne-Lise Wamalo, la directrice de l’école de Monéo, après avoir fait le constat que « dans ces trois tribus beaucoup de parents ont encore en mémoire, tout ce qu’ils vivaient avant par rapport à la nourriture ou aux différents savoir-faire ». C’est aussi une manière pour les élèves d’apprendre autrement. Et cette résidence entre dans le cadre d’un projet d’école : 

Inclure vraiment la culture comme un objet aussi d’apprentissage, pas seulement dans l’école mais qu’elle soit vraiment ouverte à ce qu’il y a autour parce qu’on est inclus dans la tribu.

Elise Wamalo, directrice de l'école de Monéo
Autre atelier : la construction d'une case

Après les cours à 15 heures, ce sont les jeunes de la tribu, qui viennent participer à leur tour, aux ateliers.