L’affaire avait déjà été présentée aux juges, il y a un peu plus d’un mois. Mais la précédente audience, le 30 août dernier avait conclu au renvoi, pour permettre aux cinq prévenus, militants indépendantistes, de préparer leur défense. Quatre d’entre eux avaient pu repartir libres, mais avec l’interdiction de se rendre sur la commune de Ponérihouen. Le cinquième avait en revanche été placé en détention provisoire, au Camp-Est.
Les cinq prévenus sont de retour, ce mardi 8 octobre, devant le tribunal correctionnel de Nouméa. L’audience se déroule dans une salle comble, remplie par les familles des accusés, ayant fait le déplacement depuis la Côte-Est.
De quatre mois de prison avec sursis, à six mois fermes requis
Ils sont poursuivis pour des faits de violences contre les forces de l’ordre, d’entrave à la circulation et pour avoir tenu le siège de la Brigade de gendarmerie de la commune. Selon le ministère public, dans cette période, alors que le reste de la Nouvelle-Calédonie fait également face aux émeutes, plus de 200 personnes commettent des exactions, à Ponérihouen.
Selon les éléments de l’enquête, une manifestation pacifique organisée non loin de la Brigade de la gendarmerie, avec 200 personnes sur place, aurait dégénéré. Des arbres ont été abattus sur site, rendant la circulation impossible. Des câbles électriques et des câbles du réseau OPT, ont alors été arrachés.
S’en suivent 24 heures de violences. Les gendarmes sont alors bloqués sur site, mais ils sont tout de même ravitaillés. Une situation ubuesque et des faits qui ont eu lieu jusqu’au 3 juillet.
Ce mardi après-midi, le ministère public a requis des peines allant de quatre, à six mois de prison avec sursis pour trois des prévenus. Six mois de placement sous bracelet électronique pour le quatrième prévenu et six mois de prison ferme, avec maintien en détention pour le cinquième. Les plaidoiries de la défense et de la partie civile ont eu lieu.
Des peines plus lourdes
Sur les cinq prévenus, l'un d'eux est totalement relaxé. Trois autres obtiennent également une relaxe concernant les faits de violences. En revanche, ceux-ci sont condamnés pour les faits d'entrave et de rassemblement perpétrés le 23 juin. Les peines sont plus lourdes que lors du réquisitoire. Ils écopent de huit mois ferme, six mois ferme et six mois avec sursis. Le dernier prévenu, jugé coupable d'entrave, rassemblement et violences, la journée du 23 juin, écope de huit mois avec sursis.