Congrès de l'Union Calédonienne: priorité à la jeunesse et horizon 2018

L'UC annonce la couleur à Poubéo
Hier l’Union Calédonienne tenait son premier comité directeur de l’année à Pouébo. Deux objectifs animent le plus vieux parti politique de Calédonie : rassembler la population autour de son projet politique, et placer la jeunesse au cœur de toutes les attentions. 
Le premier comité directeur de l’année 2017 de l’Union Calédonienne s’est tenu hier à Pouébo.
L’UC l’avait annoncé, elle ne participera pas aux échéances nationales, elle est déjà en campagne pour 2018. Hier, le plus vieux parti de Calédonie affichait deux objectifs : convaincre les Calédoniens de se rallier à son projet politique, et responsabiliser les jeunes.
Par ailleurs, le leader de l’Union Calédonienne Daniel Goa a fermement condamné les violences de Saint-Louis.

Le reportage de Gilbert Ayawa et Carawiane Carawiane

©nouvellecaledonie


Extraits du discours d'ouverture du président Daniel Goa
...Le processus d’accession à notre souveraineté pleine et entière est engagé, nous vivrons des moments uniques et forts qui marquent l’histoire de la vie d’un homme et celle d’un peuple. Soyez en conscients car nous prendrons notre destin en main. L’histoire vient frapper à la porte de notre peuple.
C’est notre génération qui aura l’honneur de finaliser ce projet commencé par nos vieux et de l’accomplir dans le respect des uns et des autres.
Cette année nous communiquerons sur notre projet de société, nous irons inlassablement l’exposer, l’expliquer et le défendre devant tous les calédoniens, car même si certains ne comprennent pas les enjeux, ils sont avec nous car nous avons choisi et décidé politiquement de les accueillir...
...Pour gagner cette consultation référendaire, nous savons tous qu’un corps électoral sincère est nécessaire. La France, puissance administrante doit mettre en œuvre tous les moyens pour que chaque Kanak puisse voter. Si ce n’est pas le cas, alors quel serait le sens de cette consultation référendaire d’autodétermination...

...Hier et peut-être cette nuit, la mission de Saint Louis a fait encore parler d’elle. Nous avons là une petite bande de délinquants qui continuent à terroriser la population civile par des actes irresponsables qui ruinent chaque jour nos efforts. Je vous rappelle qu’il y a eu 4 tirs par balles et des caillassages à l’encontre de riverains, c’est inadmissible et intolérable.
Comment allons-nous convaincre avec de tels agissements que je condamne fermement car il est temps que cela cesse. Je demanderai personnellement aux autorités garantes de l’ordre public de faire le nécessaire, dans le respect des lois républicaines, pour que s’arrêtent ces exactions...

...Enfin je voudrais terminer par le sujet qui me préoccupe beaucoup, celui de notre jeunesse...//... Plusieurs causes sont clairement identifiées. Nous constatons que notre jeunesse n’est pas celle que les médias et les politiques d’en face décrivent. Nous avons affaire à une jeunesse isolée du marché de l’emploi et qui ne se retrouve pas dans notre système. Elle n’a pas d’autre choix que l’oisiveté. Elle est pourtant pleine d’allant et d’espoirs, mais désorientée par un système qui les raye de la carte...
...Le dur constat est celui de l’emploi que nous devrions créer pour ne pas que nos jeunes partent. Ces années de politique de la Peur, ont fait que l’aménagement de notre Territoire s’est réduit au seul Nouméa et sa banlieue. Il n’existe pas de bassins d’emplois dans nos villages.
Oui la peur du lendemain a déséquilibré notre société et toute une dynamique s’est enclenchée autour de cela. Nous devons hélas constater que nous ne sommes pas aidés par notre système scolaire, qui donne une formation initiale très éloignée des réalités de la vie quotidienne, des attentes des employeurs et de la jeunesse. L’efficacité et le résultat n’existent pas.

Lu à Pouébo le 21 janvier 2017