Du Nord au Sud les enjeux sont quasiment les mêmes : préserver et renforcer le patrimoine agricole, valoriser les savoirs artistiques et dynamiser le secteur touristique. Rencontre avec les acteurs de ces domaines d’activité pour mieux comprendre les enjeux de la commune de Pouébo.
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A Tchamboène, chez Jean-Claude Nomoigne, on cultive la banane depuis trois générations. C’est son grand-père, David, qui a eu le premier l’idée d’exporter les bananes de Pouébo. Depuis, Jean-Claude travaille avec les rejets des anciens bananiers.
Jean-Claude n’a pas vraiment subi les effets de la maladie, mais à Pouébo pendant la propagation, la production a chuté de moitié.
« Quand le Bunchy top est arrivé ici à la tribu, tout de suite on a réagi, parce qu’on a vu se qui s’est passé à Pouébo. C’est incroyable. Il y a dix ans, vingt ans, il y avait au moins une quinzaine de colporteurs, d’acheteurs de bananes ici dans la commune de Pouébo. Là, il n’y en a plus que cinq, et on se rend compte qu’il y a vraiment eu quelque chose qui s’est passé ici » explique cet agriculteur.
Ce n’est qu’en 2017 que l’activité va réellement redémarrer, mais maintenant Jean-Claude aimerait un regroupement des agriculteurs pour être plus fort devant les colporteurs.
« Il faudrait qu’on crée une fédération pour défendre nos produits par rapport au marché ».
« On essaye de voir si peut, vu qu’on a un peu de place, développer des choses comme pourquoi pas le miel, les fruits, on fait beaucoup de permaculture, on essaye de planter beaucoup de fruitiers, aussi des bois endémiques, certains peuvent même servir à la construction de cases traditionnelles… On ne s’arrête pas juste à la restauration et l’hébergement mais on essaye de valoriser ce qui peut l’être, toujours avec l’accord des gens d’ici et les besoins et les nécessités du territoire ».
Travailler en commun, valoriser le savoir, mettre en valeur les richesses de la commune, devant ce lagon inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco Samuel, Jean-Claude et Narcisse espèrent que devant leurs projets, l’horizon restera dégagé.
Le reportage de Camille Mosnier et Michel Bouilliez
La crise du Bunchy top
Maintenant sur son terrain, on compte plus de 3000 pieds. En 2012, Pouébo est frappée par la plus grave des maladies pour le bananier : le Bunchy top. Ce virus transporté par un puceron peut soit tuer un bananier, soit empêcher la formation d’un bon régime.Jean-Claude n’a pas vraiment subi les effets de la maladie, mais à Pouébo pendant la propagation, la production a chuté de moitié.
« Quand le Bunchy top est arrivé ici à la tribu, tout de suite on a réagi, parce qu’on a vu se qui s’est passé à Pouébo. C’est incroyable. Il y a dix ans, vingt ans, il y avait au moins une quinzaine de colporteurs, d’acheteurs de bananes ici dans la commune de Pouébo. Là, il n’y en a plus que cinq, et on se rend compte qu’il y a vraiment eu quelque chose qui s’est passé ici » explique cet agriculteur.
Ce n’est qu’en 2017 que l’activité va réellement redémarrer, mais maintenant Jean-Claude aimerait un regroupement des agriculteurs pour être plus fort devant les colporteurs.
« Il faudrait qu’on crée une fédération pour défendre nos produits par rapport au marché ».
Aider les artistes
A Pouébo c’est aussi un important vivier de sculpteurs comme ici à Yambé. Dans cette maison six artistes exposent en permanence. L’association des sculpteurs Djowero existe depuis 32 ans. Ce jour-là, Narcisse Téinthavouvace est en train de fabriquer des herminettes avec des racines de banian et de la pierre savon. En plus de son travail d’artiste Narcisse doit gérer le magasin. Pas toujours facile d’assurer les deux casquettes. Il aimerait bien que la mairie l’aide en finançant par exemple un emploi de caissière.Valoriser les sites et les produits
Au pied de la cascade de Colnett, une structure d’accueil touristique. Samuel Del Vecchio est propriétaire de ce gîte avec six autres associés. Ensemble, ils souhaitent proposer un accueil écoresponsable sur leurs 22 hectares.« On essaye de voir si peut, vu qu’on a un peu de place, développer des choses comme pourquoi pas le miel, les fruits, on fait beaucoup de permaculture, on essaye de planter beaucoup de fruitiers, aussi des bois endémiques, certains peuvent même servir à la construction de cases traditionnelles… On ne s’arrête pas juste à la restauration et l’hébergement mais on essaye de valoriser ce qui peut l’être, toujours avec l’accord des gens d’ici et les besoins et les nécessités du territoire ».
Travailler en commun, valoriser le savoir, mettre en valeur les richesses de la commune, devant ce lagon inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco Samuel, Jean-Claude et Narcisse espèrent que devant leurs projets, l’horizon restera dégagé.
Le reportage de Camille Mosnier et Michel Bouilliez