La violence des mots répond à la violence sociale, ce jeudi matin, à Poum. La direction de la Sonarep, société à actionnariat populaire, fait face à ses petits porteurs. A l’extérieur de la maison commune, les jeunes bouillonnent. Dedans et dehors, 200 familles. Et après trois heures de réunion dans une ambiance électrique, c’est toujours l’incompréhension qui domine. “Tout à l’heure, j’ai posé la question à la séance, raconte Georges Tidjine, l’un de ces actionnaires : on repart, ou on s’arrête ? Pas de réponse.” Si personne ne souhaite commenter la plainte pour escroquerie, certains sont prêts à agir. “Nous, on s’est positionnés. Déjà, on a demandé un audit de comptes”, réagit Noël Boaouva, du GDPL Boupopa (c’est un groupement de droit particulier local).
"Un plan"
La direction, discrète ces dernières semaines, se veut optimiste. Elle entrevoit une sortie de crise possible, malgré un lourd passif. “Il ne faut pas oublier que la plupart de ces dettes, c’est de l’emprunt, insiste Victor Toulangui, le directeur général. Le reste, c’est peut-être des dettes, mais on a un plan.”
Sentiment de gâchis
Dans les esprits, c’est surtout le sentiment de gâchis qui règne. Chez les anciens, il y a aussi le constat que le nickel ne doit pas être une fin en soi. “Poum doit passer à autre chose, maintenant”, lance Edmond Poutou, autre actionnaire. La Sonarep entend continuer à dialoguer. Elle a fait appel de la décision rendue par le tribunal de commerce. En attendant, la Société de navigation et roulage de Poum a acté l’arrêt total de ses activités.